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90 ans de l’UDC - Saint-Cierges et Thierrens
de Jean-Claude Mermoud, conseiller d’Etat

 

Mesdames et Messieurs les invités, chers amis UDC,

Cet anniversaire, c’est bien entendu l’occasion de revisiter le chemin parcouru, de rendre hommage à celles et ceux qui ont fait notre parti vaudois, et d’en tirer forces et enseignements pour notre avenir.

Alors, rappelez vous ou sachez-le, ce 13 janvier 1921, ici à Saint-Cierges, une assemblée de paysans fonda le Parti paysan ou agrarien, qui devint plus tard PAI, puis PAI-UDC, et enfin UDC en mars 1985 à Bercher.

C’est du reste un député de Bercher, Albert Wulliamoz, qui fut le fondateur du Parti paysan, emboitant ainsi le pas, eh oui, aux Zurichois, qui avaient fondé le leur en 1917, suivis par les Bernois en 1919! Il est important de prendre conscience de la force de caractère d’Albert Wulliamoz, qui quitta le parti radical pour fonder ce parti, subissant comme ses futurs collègues députés des pressions incroyables de la part des très autoritaires Radicaux et même des Libéraux, pourtant anti-radicaux notoires à cette époque.

Quelle persévérance d’Albert Wulliamoz, député agrarien dès 1921 et même Conseiller National dès 1922, suivi par les élus Albert Brochon, Victor Pidoux, Emile Buffat, puis toute une belle brochette de personnalités du pays profond, Jean Martin, Samuel Roulet, Henri Cottier, Albert Potterat, Charles Grand, François Rey et Benjamin Schwaar !

Cela nous amène vers 1935, la lutte radicale en vue d’éradiquer les agrariens se poursuit, poussant nos prédécesseurs à pactiser avec la gauche pour tenter d’accéder au Conseil d’Etat, ce qui provoqua des remous internes assez vifs. Mais en 1936, 2000 agrariens se réunirent à Bercher pour inaugurer le nouveau drapeau du parti, préfigurant une avancée électorale significative avec les René Rouge, Elie Péclard, Constant Reymond, Alfred Agassis et Samuel Henchoz. Suivent Daniel Carrard, Henri Dutoit. Quelques décès précoces nous privent de personnalités de renom, parfois remplacées par des personnes que je ne citerai pas, vu leur infidélité à notre parti.
A signaler l’arrivée de notre Colonel Henri Bettens au début des années 1940. En 1949, de par la grâce d’un changement de système électoral, nos pertes sont difficilement compensées par l’arrivée de nouvelles personnalités, tels Alois Grob, Alfred Fattebert et Albert Chevalley. Suivent Eugène Monachon, William Gudit, puis en 1953, on note l’arrivée de Marc-Henri Ravussin, Emile Jaton et Maurice Piot, qui remplace ou plutôt succède à Albert Wulliamoz, qui ainsi aura servi la population vaudoise pendant 40 ans !!

Puis le rythme des personnalités s’intensifie proportionnellement à la croissance du parti, Mme Hügli à l’administration avec MM. Teuscher et Cuénod. Le Parti devient PAI semble-t-il en 1957, avec les Teuscher, Stoudmann, Charrière, Zinder et Anex, suivis par Margot, Pasche, Vautier et Guignard. Enfin, en 1962, Marc-Henri Ravussin devient le 1er Conseiller d’Etat de notre parti, emmenant une troupe de députés comprenant des nouveaux comme Agassis, Christinet, Jaccoud, Sordet, Weber et Zulauf. Puis leur succèdent progressivement des personnalités plus proches de notre temps, Pichon, Brocard, Luginbühl, Debonneville, Oulevey et Ferrot.

Vous me permettrez de ne plus citer l’ensemble des personnalités qui depuis ont fait la renommée de notre parti, exception faite d’Agathe Salina, 1ère députée, et de Marcel Blanc, député en 1970 et Jean-Pierre Berger en 1973. Et désormais, la vie du parti est faite de soubresauts, succès et crises plus ou moins fortes, notamment en 1996 la démission de notre Conseiller d’Etat Pierre-François Veillon, qui avait succédé à Marcel Blanc dès 1992. La bataille fut rude, la plupart d’entre vous s’en souviennent, le Parti Radical croyant enfin pouvoir tenir sa revanche d’une scission qu’il n’avait pas pu empêcher 80 ans avant. Mais la pugnacité et la persévérance des désormais UDC était aussi forte que celle des fondateurs du parti, et en 1998, après la reconquête d’un siège au Conseil d’Etat, la croissance est au rendez-vous, les succès se suivent sans que leurs causes soient toujours identiques, une part de belles brochettes de personnalités vaudoises, une part d’influence du parti Suisse et de l’un de ses ténors Christoph Blocher ainsi qu’une part de modification du paysage politique vaudois avec l’affaiblissement du Parti Radical et du Parti Libéral qui ne font du reste plus qu’un seul parti, du moins au niveau national.

Voilà en quelques mots toute la vie des 90 ans de notre parti, de laquelle je vous propose que nous tirions forces et enseignements. Forces tout d’abord, -il en faudra beaucoup-, pour affronter, le mot n’est pas trop dur, les échéances électorales à venir.

Nous devrons lutter contre nos adversaires de gauche, toujours plus prompts à chercher des recettes fiscales supplémentaires en tondant des moutons contribuables de toutes les couleurs, sans forcément regarder du côté de la maîtrise des dépenses, dont la croissance est malheureusement très supérieure à celle du produit intérieur brut Vaudois.

Nous devrons aussi lutter pour faire notre place au Centre-Droite, alors pourtant que notre poids électoral ne se discute plus et que le maintien d’une majorité de centre droite indispensable à la prospérité du Canton de Vaud en dépend directement.

Nous devrons enfin lutter contre une certaine presse, pour ne pas dire une majorité de notre presse, toujours plus prompte à dénoncer le populisme de l’UDC que celui des partis de gauche, alors que dite presse est justement responsable de l’évolution du comportement des lectrices et lecteurs abreuvés de scoops sensationnels pas toujours vérifiés, précédés de titres encore plus réducteurs que nos affiches les plus critiquées.

Pour terminer, les enseignements que l’on peut tirer de ces 90 ans écoulés sont nombreux, je n’en citerai que quelques uns.

D’abord que pour faire de la politique et défendre ses idées demande un engagement hors du commun, plus encore dans notre parti que chez d’autres, qu’il ne faut pas en attendre d’enrichissement personnel mais plutôt savoir en limiter au mieux les impacts sur la famille et sur la carrière professionnelle.

Ensuite de se rappeler que les solutions aux défis politiques passent d’abord par la confrontation d’idées, puis par la recherche de consensus et non l’inverse.

En plus, nous devons faire effort sur nous même pour réapprendre à communiquer dans ce monde de sur communication, tout ceci pourtant sans perdre le bon sens qui caractérise le Vaudois du pays profond. Enfin, nous devons encore plus nous ouvrir sur les villes qui sont beaucoup plus réceptives que nous le croyons à notre programme et à nos idées, et qui seront des appuis bien venus pour notre expansion future.

Sans oublier de continuer d’affronter franchement les débats et même les sujets qui fâchent en faisant feu de tout bois bien entendu sur les idées et non sur les personnes qui les ont émises.

Pour conclure, par respect pour Albert Wulliamoz et tous ces valeureux fondateurs de notre parti, je vous invite à persévérer dans la culture et la défense de ces valeurs du Pays de Vaud et de la Suisse notre Patrie que sont la responsabilité individuelle, l’indépendance et la neutralité, en continuant à ne faire confiance qu’à la démocratie directe sans céder à quelque sirène que ce soit, européenne ou d’autres continents.

Bon anniversaire, cher parti !

 

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Dany Schaer - Journaliste-photographe

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