Morges
Vincent Jaques, un autre style de syndic

Je garderai un esprit proche des gens |

Je suis fier de siéger en ce lieu chargé d'histoire |
Brillamment élu par la population morgienne, Vincent Jaques
succède à Nuria Gorrite. Ses premiers pas seront pour Le
Logement et La Mobilité tout en privilégiant les contacts de
proximité. Le nouveau syndic prend en mains le destin d’une
ville qui grandit vite. Un challenge qui le séduit et
l’enthousiasme.
L’hôtel de ville a retrouvé ses fleurs d’automne. Le brouillard
joue avec les façades alors que nous longeons la rue pavée. A
l’étage, la salle de Municipalité avec ses boiseries, ses
tableaux et son parquet impeccable révèle le côté solennel de la
fonction : « En franchissant la porte le respect est comme
inscrit dans les murs. Ce bâtiment a une histoire de plusieurs
siècles et je suis sensible et fier de siéger en cet endroit ».
Vincent Jaques est passionné d’architecture et il suit les
travaux en cours depuis des mois. Devant un café brûlant pris
dans un établissement du quartier il nous parle de sa nouvelle
fonction de syndic.
Interview Dany Schaer
Un vent de gauche souffle-t-il sur la ville ?
J’ai aussi bénéficié du fait qu’il n’y avait pas de candidat
de droite. Mais ceci dit, il est vrai que l’électorat socialiste
est bien positionné à Morges et je suis très heureux de mon
score. La composition équilibrée de l’Exécutif avec 3
socialistes, 1 écologiste, 2 PLR et 1 indépendant, est très
séduisante.
Quel syndic serez-vous ?
Un syndic présent au cœur de la ville, là où se passent les
activités sportives ou culturelles. Je privilégie les rencontres
avec les commerçants et les sociétés c’est ainsi que l’on mesure
les réelles préoccupations d’une population. Depuis 15 ans en
politique j’ai vu changer la ville, c’est tout « L’art du vivant
». La richesse des échanges puis la recherche de solution et
enfin la réalisation des projets.
Les principaux défis à relever?
En matière de logement, des projets vont se réaliser. Il
existe des parcelles sur lesquelles nous pourrons construire en
privilégiant l’équilibre entre PPE et location. Nous sommes en
discussion avec des Coopératives d’habitation. Des projets
soutenus par les pouvoirs publics. Ce sont des procédures
longues et la physionomie de la ville va changer tout comme
celle de sa périphérie. C’est inéluctable la pression est très
forte.
La mobilité aussi est une préoccupation constante. Mobilité
douce de façon à tranquilliser le centre ville, trouver des
solutions pour éviter le trafic de transit tout en préservant
les activités commerciales et garantir l’accessibilité. Nous
avons aussi un grand projet de piscine couverte –Centre
aquatique sur la place des Sports. Il s’agit d’un projet
régional mené par l’association ARCAM. Il faudra aussi repenser
toute la question des places de parc dans cette zone.
La sécurité, une préoccupation majeure?
Nous avons une Police de proximité. Quatre personnes à pied
qui sillonnent la ville. Une présence rassurante et dissuasive.
Pour Morges, il s’agit de participer aux coûts de la Police
régionale regroupant Morges, Préverenges, Saint-Prex et
Tolochenaz. Nous ne sommes plus une petite localité à l’abri de
tout. Le quartier de la gare demande une vigilance particulière
et les vols sont aussi en augmentation. Pour être efficace il
faut aussi des moyens et cette discussion devra avoir lieu.
L’actualité sur le vif
Le canton de Vaud dépense plus pour le social que pour la
formation
Et tout l’art est d’anticiper l’évolution de la société.
Entrer dans un processus d’endettement de la ville ou diminuer
les prestations ? C’est parfois difficile de maintenir le bon
équilibre. Mais le canton a des finances saines et je pense
qu’il faut avancer et peut-être revoir le report de certaines
charges sur les communes.
Prix Nobel décerné à l’Union européenne ?
J’ai été surpris par la période choisie. Même si je reste un
européen convaincu. Mais je vois davantage le prix Nobel de la
paix décerné à une personne exceptionnelle comme Mandela ou Ang
San Su Chi.
Encore du temps pour rentrer à la maison?
Je garde du temps pour ma famille qui m’appuie dans cette
fonction. Mes deux enfants posent beaucoup de questions et ils
sont habitués depuis petits à entendre parler politique à la
maison. J’aime particulièrement l’architecture, le cinéma et les
voyages. J’étais dernièrement à Berlin, une ville fascinante
dans son évolution et sa modernité. Syndic est un poste à 80% et
je garde aussi une journée pour mon activité professionnelle à
Eracom. J’estime qu’il est sain de rester un pied dans une autre
activité.
Paru dans Clin d’œil, novembre 2012

Vincent-Jaques dans sa ville |

Une visite de l'hôtel de ville |
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