Montanaire
Véronique Gilliard, syndique de Montanaire

Véronique Gilliard, ancienne cheffe de l’exécutif de
Peyres-Possens devenue syndique de Montanaire, nous parle de
cette fonction qui s’inscrit dans la continuité. Une fusion de
communes à neuf villages n’est pas anodine, elle a de quoi
motiver cette battante convaincue. Elle sait qu’elle peut
compter sur une équipe soudée et motivée et un bureau
administratif efficace.
Entretien avec Dany Schaer
L’Echo du Gros-de-Vaud. Depuis un an et demi
syndique de Montanaire, vous ne regrettez pas votre petite
commune de Peyres-Possens?
Véronique Gilliard. Je regrette que le trajet
en voiture de mon village au bureau communal de Montanaire situé
à Thierrens ne me permette plus de voir les gens de
Peyres-Possens comme avant. Mais c’est une fonction
passionnante.
Neuf municipaux, neuf fortes têtes, que se passe-t-il
quand vous n’êtes pas d’accord ? Aucun problème, si
nous un avons un désaccord constructif, nous en discutons avant
de prendre la décision la meilleure possible pour tout le monde.
C’est une chance que nous ayons tous l’habitude de travailler en
collégialité.
Sur quoi êtes-vous intransigeante ? Le
respect ! Qu’il s’agisse du respect envers les citoyens, le
personnel, les collègues, le matériel.
Quels sont les grands défis que vous avez relevés depuis
votre prise de fonction ? Pour commencer il a fallu
prendre tout ce qui était en route et terminer les projets en
cours. Il y avait aussi les surprises et des réponses à donner
aux citoyens. Le plus grand défi est de respecter les lois et
règlements et éviter les dérogations notamment en matière de
constructions. Nous travaillons selon notre conscience et nous
restons sur une ligne précise et stricte.
La mise en application de la LAT, un souci pour les
autorités de Montanaire ? J’avoue que nous la voyons
arriver avec inquiétude et qu’il faudra sérieusement s’y
pencher. Nous avons jusqu’au 31 octobre pour établir notre
inventaire. Mais il faut se rappeler que le canton de Vaud a
voté cette LAT. Pour la commune, Thierrens reste le centre local
avec densification plus importante. Reste à voir comment nous
allons gérer cet inventaire alors que les statistiques du canton
ne sont pas claires du tout.
La commune grossit quel regard portez-vous sur de
futures élections à la proportionnelle? Je regrette
pour nos campagnes ! La politique politicienne n’est pas dans
l’esprit régional. On garde l’esprit pratique pour le bien des
villages. Actuellement nous sommes environ 2400 habitants, il
nous reste un peu de marge avant ce changement de système.
L’accueil parascolaire un casse-tête pour la commune ?
Notre souci est l’exigence par rapport aux locaux et au
personnel. Des exigences avec la journée continue qu’il faudra
bien payer. L’autre question est la petite enfance. Là aussi il
s’agit de sommes importantes pour le contribuable. Forcément si
l’on augmente les exigences on augmente aussi les coûts. Si les
familles à petit budget s’en sortent mieux, la classe moyenne
paye le « gros pot ». Les gens du Plateau du Jorat ont fort
heureusement l’esprit pratique et propose des solutions. Parce
qu’il en existe comme le repas picnic ou des accueils dans le
cadre familial ou entre voisins.
L’implantation d’éoliennes dans la région, un sujet
tabou ? Pour l’instant le projet de la région est
bloqué pour une question de radars de Skyguide à Genève. Donc
actuellement ce n’est pas à l’ordre du jour ce qui explique le
silence sur la question.
Etes-vous surprise par le manque d’intérêt des citoyens
à suivre les séances du conseil communal ? C’est un
problème de société. Aujourd’hui c’est « Je paie donc je veux »
et si l’on n’est pas d’accord avec une décision il reste la
possibilité du referendum. Mais je constate que rien n’a changé
à ce niveau. Le manque d’intérêt aux séances est le même que ce
soit avant ou après la fusion.
Que voyez-vous quand vous vous projetez dans l’avenir de
Montanaire ? Une commune composée de petits villages
qui ne va pas trop s’étendre. Je constate aussi que nous avons
une forte population jeune, 20% ont moins de 16 ans et nos
nouveaux séniors s’investissent dans les sociétés et profitent
de loisirs. Nos sociétés locales sont très actives, elles sont
le tissu identitaire de nos villages.
Et votre espace vacances d’été ? La commune
ne s’arrête jamais et cette année nous ne partons pas en famille
alors je profiterai du jardin, de la nature et je serai là pour
la fête du 1er août.
Publié dans le JDM et l’Echo du Gros-de-Vaud en juin 2014
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