Alice Glauser,
seule femme UDC romande au Parlement
Les sections UDC du Gros-de-Vaud, Broye-Vully et Jura
Nord-Vaudois étaient réunies le 10 mars dernier pour choisir ses
cinq candidats au Conseil National lors des prochaines élections
fédérales. Alice Glauser, présidente des femmes UDC romande, se
présente pour un second mandat au National.
Interview Dany Schaer
Vous avez été élue en 2007 conseillère nationale UDC. Une
surprise ?
Oui j’ai été surprise ! Je crois que les femmes avaient envie
d’avoir une élue à Berne. Pas uniquement les membres du parti
mais aussi des sympathisantes, des personnes de la région qui me
connaissent et m’ont fait confiance. Des membres de Soroptimist,
le plus ancien club service de femmes au monde, m’ont aussi
encouragée.
Difficile d’être l’unique UDC romande sous la coupole ?
Parfois oui, mais très vite on oublie les rôles homme femme même
si l’on aborde certaines thématiques avec une sensibilité
différente. La difficulté est plutôt de nouer des contacts avec
les personnes suisses alémaniques pour une question de
compréhension de la langue. Bien que j’ai pris de cours
d’allemand au début de mon mandat.
Vous êtes au national depuis 2007, Berne vous a conquise ?
C’est une expérience très intéressante, difficile mais qui ouvre
de nouveaux horizons. On est constamment confronté à de nouveaux
défis et l’on apprend beaucoup. Un second mandat est une
continuité qui permet de valoriser les acquis. Je crois
important de s’engager sur la durée pour être efficace.
Est-ce difficile de recruter les femmes en politique?
On en voit beaucoup dans les congrès. Pour les élections
communales elles se portent candidates mais elles ont encore de
la peine à se lancer plus loin. Je vois plusieurs raisons à ça.
Les femmes s’engagent lorsqu’elles se sentent sûres d’elles. Et
cela vient avec l’expérience. Il leur faut encore un peu de
temps. Les plus jeunes croient que tout est acquis, lutter n’est
plus nécessaire alors que l’on est encore loin de l’égalité dans
tous les domaines. Il faut se battre, rien n’est définitivement
acquis. Les femmes doivent s’engager politiquement. On n’a pas
assez enseigné l’instruction civique aux filles !
Vous êtes présidente de la section des femmes UDC romande. Le
but de cette section ?
Rassembler nos forces et se profiler plus clairement pour
inciter d’autres femmes à nous rejoindre. Il fallait s’organiser
pour réaliser des choses en commun. Depuis la création en 2010,
sous l’impulsion de Rita Gygax, présidente des femmes UDC
suisse, nous nous sommes déjà réunies 4 fois. Et le 1er avril
nous avons notre assemblée générale. L’occasion de parler projet
en vue des élections fédérales. Nous espérons offrir une
meilleure visibilité aux femmes tout en faisant de la politique
avec les hommes.
Le canton de Vaud pourrait voir le nombre d’habitants
s’accroître de façon considérable ces 10 prochaines années, on
parle de 100'000 habitants de plus?
C’est un problème dont on doit mesurer les conséquences.
Pour l’agriculture, le prix des terrains, la sécurité, les
transports. Certaines régions, comme Lavaux, sont recherchées
par les résidants fortunés et l’habitant établi depuis toujours
n’a souvent plus rien à dire et ne trouve plus de logements. Si
le boum économique est créateur d’emplois il faut penser à la
population locale. Cet afflux de personnes veut dire plus
d’infrastructures, d’hôpitaux, de social, de logements. On doit
absolument réfléchir au visage que l’on veut donner à notre
canton pour l’avenir.
Les fusions de communes – avantages ou dangers ?
S’il y a beaucoup d’avantages pour les petites fusions à
taille humaine on peut craindre pour les grandes fusions.
L’élection des conseils communaux va se politiser. Il faut faire
attention que ça ne limite pas la démocratie. Ce qui est
l’antithèse de l’UDC. Pour défendre sa région il faut se sentir
concerné et une politique de proximité est importante. Je suis
favorable aux fusions naturelles, entre trois ou quatre petits
villages, mais pas pour les grandes fusions qui deviendront de
petites villes.
En France une femme fait beaucoup parler d’elle en politique
c’est Marine Le Pen. Que pensez-vous de son attachement aux
valeurs de l’UDC et son admiration pour la Suisse et son
fonctionnement politique ?
Elle est courageuse et dynamique et elle n’a pas la langue dans
sa poche mais elle ne représente pas notre façon de faire de la
politique. Elle trouve sans doute à l’UDC des valeurs qu’elle
partage mais elle n’utilise par notre langage pour défendre des
idées.
Le système politique suisse permet de défendre les valeurs
traditionnelles dans le respect des institutions.
Petite biographie
Alice Glauser est née en 1954 à Sierre d’une famille nombreuse de
paysans de montagne. Mariée à Michel Glauser, paysan et vigneron à
Champvent, elle a 4 enfants adultes et 6 petits-enfants. Après des
cours ouverts Marcelin en 1975 et son diplôme fédéral de Paysanne
en poche elle forme 23 apprenties Ménagères rurales et GEF. Elle
est membre de l’association des Paysannes vaudoises et vigneronne
de février à octobre depuis 36 ans. Membre du PAI puis UDC depuis
1994. Présidente de la section du district d’Yverdon 1995/2002,
membre du comité directeur vaudois 2000/2010, Constituante
Vaudoise pour renouveau Centre UDC 2000/2003, Municipale des eaux
et vice syndique 2002/2012. Députée UDC 2002/2007 réélue en 2007
mais quitte fin 2007 pour Berne. Vice présidente puis présidente
du groupe Agricole du Grand Conseil VD enfin Conseillère nationale
depuis 2007 et présidente des femmes UDC romandes depuis 2010. Ses
hobbies lecture, cinéma, nature, ski et voyages. |
Paru dans Le Pays Vaudois, mars 2011
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Rita Gygax et Alice-Glauser |
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