Flambant neuf, l’EMS du Mont-sur-Lausanne a doublé son
potentiel d’accueil. Une chapelle, un restaurant ouvert au
public, des appartements protégés, un bâtiment construit en fer
à cheval dans une architecture moderne. L’avenir pour les
personnes âgées dépendantes ? Un EMS fonctionnel et rentable à
l’image de notre société moderne. La qualité de vie reste le
point d’interrogation.
Le bijou architectural sonne comme un grand vide pour tous ceux
qui ont connu l’ancienne demeure à échelle humaine. La vie des
résidents s’organisaient autour d’un même lieu. Grande salle
commune au rez-de-chaussée donnant sur un charmant jardin où
chantaient les oiseaux. Résidents, personnel soignant et de
service de table, animateurs et visites se partageaient le lieu
dans une harmonie parfaite. Le chat de la maison ronronnait en
se faufilant autour des jambes ou dormait sur les marches de
l’escalier menant aux chambres. A l’entrée, un livre d’or et une
bougie, un réconfort pour ceux qui avaient perdu un proche.
Aujourd’hui, répartis en quatre divisions, sur deux étages,
résidents et membres du personnel ont perdu leurs repères. Les
larmes, la mélancolie, l’incompréhension sur les visages de ceux
et celles qui se cherchent et ne se trouvent plus. Les résidents
du 1er ou du 2ème étage, le regard vide, ont pour horizon le lac
ou la campagne. Les plus chanceux font quelques pas dans le
jardin aménagé au centre de la structure. Les repas se prennent
en petits groupes dans les secteurs respectifs. Les animations
font partie du passé comme la synergie bienfaisante apportée par
les visites des uns et des autres. Le restaurant comme un
manteau trop grand attend le client alors que le personnel de
service n’a plus sa place auprès des résidents dont ils étaient
le réconfort journalier.
La Paix du Soir était ce lieu où les dernières années de vie des
résidents étaient paisibles. Une maison qui avait une âme. Les
étoiles du modernisme ne remplaceront pas celles du cœur.
Dany Schaer
Fille et belle-fille de résidents



Une vie à deux à l'EMS
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