Au cœur du village, dans la petite église, sa femme, ses
enfants, sa famille, ses amis ont une dernière fois entouré le
fromager de leur affection. Le pasteur Jean Marshall a présidé
la cérémonie et accompagné la famille dévastée par la douleur et
une communauté villageoise dans le désarroi.
Six jours après le décès de Pierre-André, le pasteur s’adresse à
la famille: « Comme vous, j’ai besoin de lumière. Que celui qui
peut l’allumer l’allume. En cette veille de Noël, c’est
l’impensable qui nous réunit en ce lieu. Puissions-nous voir la
lumière que Pierre-André ne pouvait plus voir». Dans cet immense
chagrin, Cosette, sa femme, sa fille Pauline, ses fils Marin et
Renaud et leurs conjoints, la gorge nouée, ont rendu un
bouleversant hommage au disparu. Des mercis pour ce « brigand au
grand cœur » qui a tant donné, qui ne voulait que le meilleur
pour les siens et partageait si amplement les activités de la
communauté villageoise. Alors que sa famille a tout fait pour
tenter de rejoindre l’être au fond de sa souffrance, il est
parti emportant ce mystère impénétrable et si douloureux. Ne
pouvant supporter un jour de plus, Pierre-André Freymond envahit
par la dépression a quitté la vie terrestre pour trouver la
lumière céleste à l’âge de 56 ans le 19 décembre 2014.
Pierre-André Freymond est né le 8 décembre 1958. Après sa
scolarité il suit une formation de fromager. Il crée le fameux
fromage « le Brigand du Jorat » et fait de sa fromagerie un
exemple aux côtés de son fidèle collaborateur Muhamet. Très
jeune encore, il perd son frère décédé en montagne avec sa
fiancée. Un drame qui le marque profondément. Un coup de foudre
et un mariage avec Cosette puis trois enfants Marin, Pauline et
Renaud le comblent de bonheur. Maître fromager il reprend la
fromagerie de St-Cierges en 1988. La vie associative est très
présente dans la vie de cet homme qui préside un temps la Sté de
Jeunesse, fait partie du FC Thierrens et restera toujours un
fidèle soutien pour la FSG St-Cierges. Pierre-André était un
homme entreprenant et compétent sachant être là pour les autres
dans une discrétion absolue.
Dans un recueillement ému, la famille et toute la communauté ont
versé les larmes de l’Adieu sur les paroles d’une chanson de
Goldman « Puisque tu pars ». De nombreux amis sont venus
apporter leur soutien aux proches et rendre les honneurs devant
l’église avant d’accompagner dans un long cortège le défunt à sa
dernière demeure dans le cimetière de St-Cierges.
Une vie est faite de beaucoup de chance quand on sait les
saisir. Sa femme, ses enfants, ses amis, les succès
professionnels, le ski et la nature. Pierre-André a eu tout
cela. Entrée dans la vie de cet homme à la force rassurante,
Cosette a tenté ces dernières années de donner une allure
paisible au mal-être de son époux. Elle a accompagné ce grand
amour dans sa tempête tentant de le distraire de ses pensées
mélancoliques. Alors que l’air passe entre les mots, puisse une
fleur d’oranger se déposer dans sa main dans un rayon de
lumière. « Le tourment des hommes ne vient pas des choses mais
des idées qu’ils ont des choses ».
L’Echo du Gros-de-Vaud présente ses sincères condoléances à sa
femme, à ses enfants, à sa famille, ses proches et ses amis.
Dany Schaer
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