Selon les projections vaudoises, le canton frisera le million
d’habitants en 2040. Pour faire face au manque de logements et
favoriser la construction le canton veut lutter contre la
thésaurisation des terrains à bâtir. L’étatisation du sol
est-elle en marche ?
On peut taper des mains et applaudir l’essor économique du
canton mais aujourd’hui il nous inquiète. Vous vous souvenez de
la grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf ? A
force de grandir le canton de Vaud perd la notion de
stabilisation et demain son visage aura l’aspect d’une baudruche
dans un habit trop étroit.
Les mesures préconisées vont à l’encontre d’un développement
harmonieux. Proposer la vente forcée de terrains à bâtir n’a
rien d’anodin. C’est une attaque frontale à notre liberté de
disposer de nos biens. D’autres idées pointent à l’horizon,
modifier les zones villa, réduire la surface des parcelles, et
après ? Parce qu’il ne faut se leurrer même cela ne suffira pas
à absorber le flux migratoire. Car c’est bien de cela qu’il
s’agit. L’explosion démographique dont on parle n’a rien de
naturelle elle est provoquée par la libre circulation des
personnes et si nous ne savons pas dire STOP, il n’y aucune
raison pour que ça s’arrête.
Demain peut-être les propriétaires se verront contraints de
relever le toit de leur maison pour construire deux ou trois
étages supplémentaires. Auront-ils encore le droit de choisir
les futurs locataires? On peut se poser la question.
Notre canton est séduisant à plus d’un titre. La beauté du
paysage, sa situation géographique, son développement économique
et son accueil. Tout cela peut perdurer si nous savons mettre
des limites. Mais ce que nous promettent les prévisions n’a rien
de réjouissant. Brandir le droit d’emption, soit la possibilité
aux communes de racheter des terrains aux propriétaires qui
tardent à bâtir, est le signe que l’urbanisation rampante et le
mitage avancent inexorablement.
Dany Schaer
Avril 2011
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