La politique s’offre les paillettes

La politique entre ombre et lumière
En panne d’inspiration, lorsque le programme politique déborde
de déjà dit et déjà vu, reste le numéro de charme. Les partis
sortent de la grisaille et attirent dans leurs rangs les
vedettes du petit écran. Un directeur d’école des beaux-arts en
retraite en mal de notoriété, un chirurgien qui rêve de faire
battre d’autres cœurs ou un journaliste exaspéré de faire parler
les autres, rêvent d’être les élus de demain.
Tourner la page à des années de carrière pour se dédier à la
politique pourquoi pas. Encore faut-il avoir un programme. Mis à
part une belle gueule, l’aura d’une salle d’op qui redonne vie
ou les photographies polaroïd d’un amoureux des « pissoirs » de
New-York exposées à l’Elysée quels sont les ingrédients d’une
campagne politique version people. Après les envolées lyriques
et les ambitions déclinées sur tous les temps restent les
candidats sérieux que l’on oublie à force de chercher le bling-bling
pour redorer la fonction.
Ceux pour qui la politique est un engagement pour le bien du
pays et les citoyens, ceux qui ont gravi les échelons dans le
respect de la fonction et des institutions ont l’enthousiasme
modeste alors que les débutants aux yeux qui brillent sont sur
le devant de la scène. Le Parlement est leur nouveau podium et
les bras ouverts des partis politiques l’illusion d’un pouvoir
nouvellement acquis.
Après les élections, le côté rigolo de l’affaire ne laissera
aucun souvenir. Les quotidiens passeront à autre chose, les
parlementaires reprendront le travail et les ambitions
retomberont comme un soufflé. Les politiques « people »
retourneront à leurs affaires lassés du nouveau jouet.
Le rêve d’être un vrai politicien n’est pas à la portée de la
seule ambition.
Dany Schaer
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