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Reportage: Eric Wittwer, luthier

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Chapelle-sur-Moudon

Eclairage sur l’âme d’un violon
 

 
Le luthier Eric Wittwer était l’invité du Groupe 3ème Jeunesse le 14 janvier dernier à la salle de Paroisse. Une conférence qui s’inscrit dans le programme Rencontre Hiver 2014-2015. Un public passionné par ce savoir-faire, les techniques de fabrication, les bois choisis et le mystère de l’âme de cet instrument mythique.

On peut admettre deux pères pour un violon. Une fois le travail du luthier terminé, c’est au musicien de donner vie à cet instrument. Entre les mains du luthier, éclisse, voûte, table, barre d’harmonie, filet, et enfin assemblage du manche avec la caisse harmonique. Un métier qu’Eric Wittwer apprend à Crémone en Italie. Les astuces, les finesses de cet art qui se rapproche de la sculpture viennent avec le temps et l’expérience. « Le violon est un instrument de grande précision constitué d’une septantaine de pièces en matériaux naturels et qui ne pèse que 450 gr maximum. Fabriqué entièrement à la main et principalement de trois essences de bois : l’érable, bois dur et élastique pour le fond, le manche et les éclisses et de l’épicéa à fibres rectilignes pour la table, la barre et l’âme et de l’ébène pour la touche et les chevilles ». Les personnes présentes ont eu tout loisir de voir toute une panoplie d’outils de précision qui permettent de travailler et de donner l’épaisseur voulue aux pièces de bois. Mais surtout pas de papier de verre qui risquerait de boucher les pores du bois. Un petit outil de métal sert au dernier ponçage avant le vernis.

Le chevalet nécessite un soin particulier c’est lui qui transmet les vibrations des cordes au violon. Il doit être ajusté et taillé avec tout le savoir-faire du luthier. Chaque violon demande au luthier un travail de haute précision pour que l’âme joue pleinement son rôle. « Il faut l’ajuster, la positionner et chaque instrument a sa particularité et à ce niveau l’expérience est primordiale. Cette petite pièce de bois circulaire est introduite par une ouïe avec un petit outil métallique lorsque le violon est terminé et fermé. Toutes les pièces sont collées à chaud avec de la colle d’origine animale. Ce sont ces petits réglages si importants qui permettront au violoniste de s’exprimer pleinement sur son instrument.

Eric Wittwer, un luthier qui souhaitait devenir gynécologue nous dit-il discrètement mais la vie en a voulu autrement. Ce qui ne l’a pas empêché d’aimer « la femme » et de réaliser de nombreuses peintures à côté de son métier. L’artisan luthier s’est spécialisé dans la réparation des instruments à cordes – violon, altos, violoncelle. Sa passion ? « La beauté de l’objet et ce merveilleux son. Mais je ne sais pas en jouer, mes doigts n’ont pas ce toucher sensible, ils sont usés par mon travail sur le bois ».

Dany Schaer

Janvier 2015

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Dany Schaer - Journaliste-photographe

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