Corcelles-le-Jorat
Un parc périurbain pour partager la forêt avec les citadins

Jacqueline de Quattro, conseillère d’Etat, Daniel Ruch,
syndic de Corcelles-le-Jorat, député et Marion Freiss,
préfète de l’Ouest lausannoiss |

Jacqueline de Quattro |
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Le Jorat n’échappe pas à des transformations démographiques
importantes. 100'000 habitants en plus dans le canton d’ici
2025. Du monde qui aura besoin de ce rendez-vous avec la nature
pour se ressourcer. La situation des forêts du Jorat aux portes
de la ville est idéale. Plus de 1'500’000 personnes
affectionnent ces lieux et s’y promènent chaque année. Rendre la
forêt à la nature une façon de faire d’une contrainte fédérale
un projet innovant et rassembleur et créer un nouvel équilibre.
« Un challenge mais aussi une nouvelle preuve de générosité pour
des communes prêtes à partager un bout de cette forêt pour en
faire quelque chose au niveau régional. Si la forêt prend son
temps pour croître et se développer, le projet doit aussi
prendre son temps. Il faudra l’enthousiasme des habitants et des
communes pour y parvenir ». Les propos de la conseillère d’Etat
Jacqueline de Quattro sont un encouragement et l’assurance d’une
volonté commune. Si le projet voit le jour la Confédération et
le Canton participeront pour 80% au budget du parc périurbain
estimé à 440'000 francs.
L’objectif du projet est de rendre environ 400 hectares à la
nature dès 2016 sans aucun entretien, si ce n’est pour y ménager
des sentiers hors desquels il sera interdit de s’aventurer. «Ce
projet devrait être présenté à la Confédération dans le cadre
d’une candidature au label « parc naturel périurbain », ajoute
Anne Marion Freiss, préfète de l’Ouest lausannois. Ce minimum de
400 hectares que veulent mettre en commun les partenaires de
l’association « Jorat une terre à vivre au quotidien »
correspond au minimum imposé par la Confédération pour être
considéré parc naturel périurbain.
Une façon pour l’association de prendre les devants et faire
d’une contrainte un projet. En effet, une loi fédérale, celle
des forêts, exige de tous les propriétaires que, d’ici à 2030,
ils attribuent 10% de leur surface en Réserve. Soit sans
entretien forestier. Si le projet est accepté il sera la
deuxième réserve de ce genre en Suisse, après celle du Sihlwald,
dans les hauts de Zurich. Reste à voir si le dossier de
candidature sera accepté par les communes concernées au mois de
septembre 2014 et ensuite par l’Office fédéral de
l’environnement en 2015. Un havre de paix à la porte de la ville
qui devrait enthousiasmer les amoureux d’une nature intacte.
En conclusion, la Conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro a
glissé habilement que si l’on veut sortir du nucléaire, il faut
aussi se servir du vent. Rendre possible l’exploitation du vent
avec quelques mâts éoliens pour produire de l’énergie. Justement
un projet d’implantation est en cours dans la région du Jorat et
les opposants à cette atteinte au paysage avaient discrètement
tendus leur banderole près du refuge de la Moille aux Frênes.
Une discussion qui aura forcément lieu : quid de la gestion de
la forêt rendue à la seule nature avec création d’un parc
naturel périurbain et développement durable avec implantation
d’éoliennes en limite de ce havre de paix ?
L’Association « Jorat, une terre à vivre au quotidien » a été
constituée en mai 2012. Treize communes propriétaires sur
dix-neuf sont devenues membres de l’association qui fonctionne
avec un budget issu des contributions annuelles de Corcelles-le-Jorat,
Cugy, Epalinges, Froideville, Hermenches, Jorat-Menthue,
Lausanne, Le Mont-sur-Lausanne, Mézières, Montilliez,
Montpreveyres, Ropraz et Servion. |
Dany Schaer
Paru dans l’Echo du Gros-de-Vaud et le Journal de Moudon Mai
2014

Balade en forêt |

Daniel Ruch |
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