Et pourquoi pas ? Pierre-Alain Leresche, vice-président de la
Myco du Jorat, a relevé le défi. Sur un tronc de peuplier, arbre
acheté en forêt, puis abattu et tronçonné il tartine le blanc de
champignon pré cultivé. Quelques mois plus tard la récolte
commence. Reste à adapter les recettes dans la casserole.
Pas si simple à l’écouter dans les détails. « L’arbre doit être
frais et l’écorce intacte. Le tronçonnage doit se faire sur un
mètre de long avec un diamètre au pied de 35 cm. J’ai ensuite
mis ces morceaux dans mon jardin bien disposé à l’abri des
arbres et sans trop de lumière directe. Une semaine plus tard un
ami m’a apporté le blanc de champignon (pleurote) pré cultivé.
Il se présente comme un gros pain. Reste à couper les troncs en
deux et tartiner de ce blanc une des moitiés puis scotcher les
deux morceaux ensemble. Le scotch protège des insectes et rend
la fissure étanche. Et pour terminer on place solidement un bout
de bois contre le tronc pour qu’il ne tombe pas ». La récolte
n’est toutefois pas pour tout de suite. Pour une plantation
faite en avril, il faut attendre l’automne pour enlever les
scotchs et voir le champignon commencer à pousser. Mais
attention si dans votre jardin vous avez une tortue elle
pourrait bien en faire son petit repas avant vous.
Mais de quoi peut bien se nourrir ce pleurote ? «Les pleurotes
comme d’autres champignons se développent selon un mode de
nutrition saprophyte, et croissent sur des arbres ou des
feuilles mortes. Ils participent ainsi à la formation de
l’humus. Les saprophytes transforment le bois en terreau et en
cela les champignons ont un rôle très important dans les forêts.
Une fois le processus réussi, le billot pourra produire des
champignons les 4 à 5 prochaines années simplement en gardant la
zone humide. Quelques bonnes pluies sont les bienvenues».
Le pleurote est un excellent champignon un peu ferme, il se
cuisine de différentes manières. Mais comme tous les champignons
il faut bien le cuire. Le pleurote est le champignon le plus
cultivé après le champignon de Paris. « A l’état sauvage on le
trouve en forêt sur les peupliers ou des hêtres et il est
presque identique à celui de culture. Mais attention, de couleur
gris clair il peut être confondu avec un autre champignon non
comestible », averti Pierre-Alain Leresche. Alors il vaut mieux
faire contrôler sa cueillette.
Et maintenant à table ! Bien nettoyer le pleurote avec une
brosse, en couper le pied puis le mettre suer dans un peu
d’huile et une échalotte. Ajouter un peu de sel et vin blanc,
laisser mijoter 20 minutes. A la fin ajouter un peu d’ail, du
persil frais et un peu de crème. Parfait avec un riz ou des
pâtes.
Si la culture de pleurotes vous intéresse vous pouvez demander
conseil à Pierre-Alain Leresche. pa.leresche bluewin.ch
ou 079 447 07 02. C’est une culture à portée de l’amateur et le
plaisir de voir pousser sa cueillette un réel bonheur.
Dany Schaer
Novembre 2015
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