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Reportage: Sœur Marie-Paul

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Echallens

Sœur Marie Paul rejoint les Ursulines

Après la brousse au Tchad et l’accompagnement dans la paroisse d’Echallens, Sœur Marie-Paul Despont a décidé de rejoindre sa communauté des Ursulines de Fribourg. L’heure de la retraite pour celle qui a trouvé le bonheur dans l’écoute et le partage.

« Donner et recevoir, voilà mon chemin de vie », Sœur Marie-Paul

Lorsqu’elle ouvre la porte, rte de Cossonay, son sourire est une invite à la bonne humeur. L’appartement de Sœur Marie-Paul est coquet, un rayon de soleil baigne la chambre de lumière et un hibou accroché au mur semble nous observer du coin de l’œil. Sur une étagère une photo du pape, quelques livres et un album retrace plus de 50 ans de souvenirs en texte et en image.

La jeune Ursuline, partie au Tchad après sept ans d’enseignement à l’Ecole catholique de Morges et de Nyon a suivi l’Ecole Normale de Fribourg et fait sa profession dans la communauté des Sœurs de Ste-Ursule. «Je suis née à Assens en 1938, j’étais l’avant-dernière de neuf filles. Ma sœur aînée était déjà Ursuline et je me suis sentie appelée moi aussi. Notre vocation est principalement l’enseignement. Je suis partie au Tchad 17 ans. Il y avait des écoles mises en place par le diocèse et nous venions en aide principalement à de jeunes femmes en pleine brousse. Notre rôle était d’encourager les jeunes à se former et ensuite nous leur laissions la responsabilité de poursuivre et nous repartions plus loin pour une nouvelle mission. Vivre ailleurs nous aide à voir les choses autrement et curieusement aujourd’hui ce sont les africains qui viennent nous aider à remplir nos offices alors que nous manquons de vocations».

De retour en Suisse, atteinte d’une leucémie, Sœur Marie-Paul mettra un an pour retrouver la santé. Elle exerce alors son apostolat à Echallens où elle travaille auprès des personnes âgées et des nécessiteux. «Nous accueillons tout le monde, catholiques, protestants, évangéliques, athées un peu comme au Tchad. L’essentiel demeure l’écoute pour remettre debout une personne et peu importe d’où elle vient. Le curé Henri Schornoz nous avait demandé à deux autres Sœurs et moi de partager avec lui cette grande demeure. Chose qui a changé avec le curé suivant. J’ai trouvé alors cet appartement ».

Sœur Marie-Paul a peur des serpents et l’un de ses souvenirs du Tchad est la visite en pleine nuit de ce reptile sur sa table nuit. « Nous dormions dehors tant la chaleur était suffocante et lorsque j’ai vu le serpent j’ai été cherché le chat qui en deux temps deux mouvements l’a estourbi », raconte-t-elle en riant. Un autre souvenir est celui de ce jeune diacre qui un dimanche matin se rend avec deux jeunes Sœurs dans un village de brousse. L’accueil inattendu d’une population qui attend d’être bénie par l’homme de Dieu pose la question de l’autorisation. Le jeune diacre partagé entre les règles de sa hiérarchie et l’attente des villageois procède à la bénédiction et s’en réfère plus tard à son évêque. Alors qu’on lui demandait de faire des excuses à Rome le jeune religieux refuse. « Il faut avoir l’audace de dépasser certaines décisions. Lorsque l’on vit en pleine brousse les règles strictes n’ont plus le même sens. En cela j’ai beaucoup appris», ajoute Sœur Marie-Paul en riant et se souvenant avoir revu ce prêtre des années plus tard au Mont St-Michel en Bretagne. Son album serré contre elle, Sœur Marie-Paul prendra son trésor de mémoire au couvent où elle racontera ce long chemin de vie et d’amour.

La Paroisse catholique d’Echallens dira merci à Sœur Marie-Paul lors de la messe du samedi 29 novembre à 18h. A l’issue, chacun pourra la rencontrer et partager un moment avec elle, à la salle de paroisse (Bâtiment la Daguénaz). Pique-nique canadien pour agrémenter ce moment.

Dany Schaer

Paru dans l’Echo du vendredi 28 novembre 2014

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Dany Schaer - Journaliste-photographe

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