Monika Langhans raconte dans son livre l’exode familial et la
vie après la Seconde Guerre mondiale. Un ouvrage poignant où
l’auteure nous laisse découvrir Goudy, sa mère au courage
exceptionnel qui a tout fait pour mettre ses enfants à l’abri de
tous les dangers durant cette période tragique. Un chemin de
croix ayant pour étapes la Prusse-Orientale, la Pologne,
l’Allemagne et la Suisse. Une période de l’Histoire vue à
travers les yeux de l’enfant qu’elle était alors.
« La maisonnette de mes grands-parents à Vucherens avait une
toute petite cuisine, sans corridor. Un évier devant la fenêtre
avec un robinet à eau froide. De la cuisine, on accédait à une
minuscule chambre boisée, meublée avec un grand lit, une armoire
et une petite commode. Un tableau représentait une scène de
jolies dames dans un jardin féerique. J’ai passé des heures à
rêver devant ». Le premier regard sur sa nouvelle vie d’une
petite fille de 10 ans qui venait de faire le voyage en train de
Herford à Lausanne en passant par Hanovre et Karlsruhe et Bâle
une pancarte autour du cou avec ses nom et adresse.
Nous sommes en 1950 et la jeune Monika tente de se construire
une vie dans ce nouvel environnement après les années passées
dans le petit camp de « Birkenkamp en Wesphalie alors que ses
parents et ses deux frères Joachim et Winfried y vivent
toujours. « Mille petites choses campagnardes restent gravées
dans ma mémoire, me faisant oublier les moments désagréables ».
Et puis finalement le rêve de « Goudy », cette maman courage, se
réalise et toute la petite famille rejoint la Suisse. Décédée en
2002, elle repose désormais dans le petit cimetière de Vucherens.
En 2012, Monika Langhans décide d’écrire son histoire. « Ma mère
aurait voulu écrire mais à l’époque ça ne s’est pas fait. J’ai
mis trois ans pour l’écrire. De mettre tous ces souvenirs sur le
papier j’ai ressenti comme une libération, un devoir accompli me
laissant désormais plus légère ». Le livre est publié en 2015.
Née en Prusse-Orientale (Allemagne), Monika Langhans vit et
travaille en Suisse. Autodidacte elle se consacre depuis 1973 au
dessin et à la peinture, qu’elle expose dès 1977. Elle obtient
le Prix de Lithographie de Genève en 1982. De 1986 à 1990, elle
siège en tant que membre du jury au Fonds communal des Arts
plastiques de la Ville de Lausanne et est vice-présidente de
l’Association des Femmes peintres et sculpteur de Suisse,
section Vaud. Mariée avec Michel, le couple et leurs deux
enfants Jacques et Natascha, vivent à Lucens dans une jolie
maison avant qu’un divorce dix-sept ans plus tard vienne
modifier leur mode de vie.
Parmi les coups de cœur de Monika Langhans se trouve Le Luberon
à Roussillon. Lorsqu’elle découvre ce village flamboyant avec un
ami elle y laisse son cœur. Elle dira « Ici j’aimerais vivre ».
En 2012 pour ne rien perdre de ces instants de bonheur elle
écrit « Pierres, couleurs et lumières » Souvenirs du Luberon. Ce
recueil de textes et d’œuvres est né de son profond attachement
à la Provence de la France voisine.
« Dans la haie sous le nid des rouges-queues j’ai trouvé une
plume, plume grise et délicate. Je l’ai prise sur ma paume et
j’ai soufflé. Elle s’est posée sur mes cheveux je l’y ai laissée
», extrait
Les deux ouvrages sont en vente chez Payot, Lausanne. « Terre ou
je suis née – Terre où je vis » Monika Langhans, 2015.
Antipode-Editions du Puits de Roulle et Pierres, couleurs et
lumières, souvenirs du Luberon, même éditeur, 2012
Dany Schaer
Mai 2016
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