Aujourd’hui les 45 chiens recueillis par SOS Chiens polaires ont
un toit. Grâce à la générosité d’un couple de Gruériens Carine
Mettraux a pu racheter le refuge et ses 2000 m2 de terrain à son
propriétaire. Un prêt sur 50 ans, sans intérêts, met à l’abri
ces meurtris de la vie et leur assure amour, paix et soins.
Depuis plus de 10 ans Carine Mettraux recueille Husky, Samoyède,
Groenlandais, Qimmiq ou Malamute et leur voue un amour
inconditionnel. Ces chiens retrouvent ainsi confiance et forme
après les marques de violences et de maltraitance infligées par
leurs anciens maîtres.
Le plus grand refuge de chiens polaires de Suisse situé à
Payerne a bien failli mettre la clé sous le paillasson lorsque
le propriétaire a décidé de vendre la ferme l’année dernière. «
Nous n’avions pas les 600'000 francs demandés et je ne savais
pas ce qu’il allait advenir de nos chiens. La plupart sont âgés
ou handicapés et je n’avais pas d’autres solutions que partir.
Lorsque le couple de Gruériens, touché par la cause, décide de
m’aider grâce à un prêt sur 50 ans sans intérêts j’ai pensé à un
conte de fées. Jamais je n’aurais imaginé ce miracle alors que
l’espoir diminuait de jour en jour. Désormais mes chiens ont un
toit, ils peuvent vivre en paix », explique la présidente de
l’association qui a célébré l’inauguration de ses murs le
week-end dernier. L’occasion pour le public de voir les travaux
en cours et notamment le projet d’un parcours didactique. «
Notre objectif est de sensibiliser les gens aux particularités
du Husky ainsi que ses besoins. C’est un chien qui doit sortir,
qui prend de la place et peut être bruyant. Une bonne
information peut éviter des abandons ou des tensions lorsque
l’animal ne correspond pas à l’attente du propriétaire.
L’Association fondée en 2009 par Carine Mettraux compte trois
bénévoles à temps plein et plusieurs membres participent aux
diverses manifestations organisées durant l’année. Paolo Silacci
est aujourd’hui famille d’accueil pour Helios, un samoyède âgé
de 7 ans, dont il s’est occupé au refuge depuis plusieurs
années. L’entente est parfaite « Je dois juste le tenir en
laisse lors des promenades pour qu’il ne s’éloigne pas trop.
C’est un chien qui a été acheté puis donné en cadeau à un enfant
et enfin abandonné à l’âge de 6 mois». «Parfois certains
pensionnaires sont placés en famille d’accueil mais nous
confions un animal avec beaucoup de prudence et uniquement si
nous sommes certains qu’il est d’accord avec ce choix »,
rappelle la présidente occupée à accrocher de petits panneaux
avec l’histoire de chaque chien. On y retrouve Aniak, née en
2005 aveugle et sourde ce qui ne l’empêche pas de courir et de
participer à des courses de traîneaux. « Elle démontre qu’une
chienne avec un double handicap ne mérite pas de mourir. M.
Canel vivait en Roumanie et à son arrivée il avait si peur qu’on
ne pouvait pas l’approcher. Petit à petit il a pris confiance et
un jour il m’a sauté dans les bras mais il ne se laisse pas
approcher par les « humains » qu’il ne connait pas».
A l’entrée du refuge on découvre le jardin des étoiles. Hommage
aux disparus dont la liste s’allonge au fil du temps. Une
bougie, une fleur, un nom inscrit sur une plaquette de bois. Les
petites urnes à l’abri sous les arbres sont cette marque de
respect que Carine Mettraux témoigne à chaque chien qui a trouvé
refuge et confiance en ce lieu.
Le Canicross de St-Cierges sera organisé par SOS Chiens
polaires, les 25 et 26 juin. Informations : www.soschienspolaires.ch
Dany Schaer
Mai 2016
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