L’Ecurie de Thierrens range ses boxes et décide de s’orienter vers un nouveau mode
de détention tenant compte des besoins naturels des chevaux. Située sur un domaine
agricole, l’Ecurie est actuellement gérée par Sara Ghielmini Piot et Elena Pezzoli
Piot, cavalières depuis de longues années et passionnées par le monde équestre.
D’un bon pas ou tout calmement, seul, à deux ou par petits groupes, une vingtaine de
chevaux pieds nus se baladent sur leur domaine en toute liberté. Point d’eau,
râteliers répartis à divers endroits, abris paillés, foin en suffisance, pierres à
sel disposées sur l’aire stabilisée composent la stabulation. « La piste d’une
longueur d’environ 1 km sur une surface totale d’environ 12’000 m2 est conçue selon
le concept du Paddock Paradise de Jaime Jackson. Un concept novateur qui a pour
objectif de stimuler les chevaux pour qu’ils se comportent et se déplacent
naturellement en accord avec leurs instincts. Le cheval se déplace ainsi à son
rythme, tout en mangeant et en se reposant régulièrement. Pour l’animal c’est un
encouragement à un déplacement constant qui implique que les sabots s’usent
naturellement. Du point de vue comportemental Paddock Paradise fourni une
échappatoire naturelle pour des désordres de comportement du cheval et favorise les
liens affectifs », explique Elena Pezzoli Piot.
Bientôt deux chevaux s’approchent de nous. « Ils sont tout le temps ensemble et
c’est intéressant d’observer comment ils s’organisent selon leurs propres affinités.
Bien que le cheval soit un animal qui a un grand besoin de mouvement et une
alimentation constante et suffisante, c’est un sédentaire qui se plaît dans son
environnement et sa routine familiale. Nous les observons beaucoup et au début de la
mise en place du nouveau concept il fallait oser lâcher prise et perdre du contrôle
sur l’animal. Ce système d’hébergement bouscule toutes nos habitudes de cavalier
européen habitué aux boxes douillets et prairies verdoyantes», raconte Sara
Ghielmini Piot.
Depuis 2015, l’Ecurie de Thierrens a pris le virage et conçu le concept Paddock
Paradise selon Jaime Jackson à l’échelle du domaine. Une transformation qui a
supposé un investissement financier, physique et temporel important. « C’est un
investissement qui correspond à nos valeurs, à nos principes et notre vision de la
vie que le cheval à le droit d’avoir » ajoutent les deux cavalières avec un brin
d’émotion et le regard porté vers leurs protégés.
Nous visitons aussi la petite stabulation type « mini » paddock paradise destiné à
un maximum de cinq chevaux. Les nouveaux pensionnaires prendront ainsi contact avec
les lieux en douceur et auront un temps d’observer avant d’entrer en contact direct
avec le grand troupeau. La question du ferrage aux antérieurs est à discuter avec
les propriétaires au cas par cas.
Jaime Jackson se définit comme étant "spécialiste du soin des sabots". Il a mené
pendant 4 ans des recherches basées sur l’observation des chevaux sauvages du grand
bassin de l’Ouest américain, en prêtant une attention particulière à la gestion
ainsi qu’à la santé de leurs pieds. Il constate que la santé des chevaux de l’Ouest
est nettement meilleure que celle de nos chevaux domestiques couramment attaqués par
des ulcères, les coliques, la fourbure, les pieds naviculaires, etc. Il décide alors
de modifier sa gestion des chevaux, en commençant par la nourriture, l’hébergement
et surtout en arrêtant de les ferrer. Le Paddock Paradise est donc devenu un lieu de
vie participant à la santé et à l’entretien global du cheval : nourriture mieux
gérée, activité physique permanente, pieds stimulés. |
Ecurie de Thierrens, Sara Ghielmini Piot et Elena Pezzoli Piot, rte de St-Cierges
10, 1410 Thierrens, ecurie.thierrens gmail.com
ou 079 932 09 46 ou
www.ecuriethierrens.ch
Dany Schaer
Juin 2017
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