« Parque pas mon Jorat » organisait le 30 janvier sa première séance d’information
et de présentation de l’association. Le projet du Parc naturel périurbain (PNP), qui
se veut un trait d’union entre les communes rurales du massif du Jorat, et celles
plus urbaines de la couronne nord de Lausanne et la capitale vaudoise, ne fait pas
l’unanimité. Les opposants à ce projet sont aujourd’hui structurés et à même de
présenter leurs arguments contre le projet.
« Si on avait su accueillir autant de monde on aurait réservé Beaulieu » une
boutade d’André Jordan, président, qui démontre bien l’affluence de monde qui a
rejoint Froideville mardi soir. Une salle comble, motivée à se faire entendre et à
défendre le libre accès aux bois du Jorat.
Dans sa présentation Jean-Philippe Rey, membre du comité, soulève des questions
essentielles. Pourquoi interdire plutôt qu’éduquer ? Pourquoi avoir besoin de
recourir à la loi pour préserver un bien qui nous est cher à tous ? Et finalement
éduquons nos enfants à la nature en leur permettant de la pratiquer et de la
respecter. Parce que c’est bien ce qui fâche les opposants. Dans la zone centrale du
parc pour permettre la libre évolution des processus naturels il sera interdit de
quitter les voies et chemins indiqués et d’amener des animaux à l’exception des
chiens tenus en laisse ; d’accéder avec un véhicule quel qu’il soit, à l’exception
des véhicules non motorisés sur les itinéraires signalés. Dans la zone de transition
il faudra prendre des mesures appropriées pour assurer l’éducation à l’environnement
des visiteurs ; interdire l’exploitation agricole et sylvicole ; restreindre l’accès
et limiter la collecte de roches, de minéraux et de fossiles, la cueillette de
plantes et de champignons.
Yvan Pahud, député entrepreneur forestier et cavalier relève dans son exposé : « Ce
qui est contesté c’est l’emplacement du PNP. Une forêt riche en bois exploitable et
de bonne qualité. On se prive non seulement de ce bois alors que nous avons besoin
notamment dans le domaine de la construction mais aussi comme bois d’énergie. On ne
va pas tout de même pas en importer alors que l’on a du bois exploitable ici. C’est
comme si on disait à un agriculteur que ses meilleures terres sont interdites
d’exploitation mais qu’il doit planter son blé sur les talus. On peut faire des
réserves mais elles doivent être pensées dans une région où les bois ne sont plus
exploités. Rappelons aussi que l’exploitation forestière telle qu’actuellement menée
dans le massif du Jorat favorise sa multifonctionnalité et garantit des pratiques
respectueuses de l’environnement ».
Pourquoi mettre le Jorat sous cloche alors que nos forêts sont un parc naturel
qui existe déjà ? Est-ce un rêve d’urbaniste, un projet inéluctable ? Selon «
Parque pas mon Jorat » le PNP doit encore prouver sa faisabilité territoriale,
scientifique, et obtenir l’adhésion de la population et politique. Il faut aussi
rappeler que le simple citoyen n’a pas de pouvoir décisionnel et que ce sont les
Conseils communaux qui se prononceront en définitif d’où l’importance d’une
mobilisation de la population en amont». Pour l’heure seul le bostryche se frotte
les pattes. Une forêt sans intervention humaine quelle aubaine !
Prochaine rencontre au Cinéma de Carrouge avec la projection « Intelligence des
Arbres » suivie d’un débat le 18 mars. Renseignements A. Jordan 079 287 78 75 aussi
sur facebook ou email : parquepasmonjorat[at]bluewin.ch
Dany Schaer
Janvier 2018
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