11'000 tortues rares saisies à Madagascar, la plus grosse saisie de tortue au monde.
Le président du Centre de protection et récupération des tortues Emys et sa fille
n’hésitent pas et prennent l’avion. Ils participent au sauvetage des reptiles. Une
semaine dense avec un travail intense et émotionnellement difficile.
A leur arrivée Jean-Marc Ducotterd et sa fille Charlotte, biologiste, se sont rendus
au village des tortues d’Ifaty. Un endroit de 37 hectares qui a recueilli dans la
nuit du 10 avril les tortues radiées saisies sur la côte sud-ouest de l’île. Des
tortues endémiques de Madagascar aujourd’hui en danger d’extinction. Un sauvetage
qui a nécessité toutes les compétences, en collaboration avec les ONG américaine et
française (Soptom, turtle Sanctuary-Conservation Center, PRT Protection et
Récupération des Tortues et Turtle Conservancy) ainsi qu’avec des volontaires
malgaches. «Le choc était grand de voir ces milliers de tortues. Nous avons
construit 800m2 d’enclos nouveaux pour isoler les tortues du village des tortues
saisies dont nous devions évaluer l’état sanitaire et mettre en place des mesures
nécessaires pour éviter une épidémie grave. Ma fille Charlotte a collaboré à
l’incinération de 800 tortues qui avaient été enfouies près d’une nappe phréatique
et représentaient un risque sanitaire grave. Les objectifs ont été remplis avec une
mise en place d’un protocole pour les prochaines situations critiques avec également
la restauration de l’électricité dans la clinique par l’installation de panneaux
photovoltaïques ».
Quel avenir pour la tortue radiée à Madagascar ? « Ces tortues ont été saisies dans
une maison où elles étaient stockées pour certaines dans un état épouvantable. Cette
prise démontre l’ampleur du trafic illégal de la tortue radiée. Ces trafiquants sont
des malgaches. Madagascar est un pays parmi les plus pauvres au monde. Quand on sait
que sur le marché des collectionneurs et pour les mangeurs de tortues la valeur
marchande d’une tortue adulte peut aller jusqu’à FRS 3000.- et les plus petites
environ Frs 400.- le travail de prévention en amont est gigantesque. Il faudrait
créer des grands Centres d’élevage et payer des gens sur place pour s’en occuper.
Juste interdire ne servira à rien il faut intégrer les populations et leur faire
prendre conscience que la survie de cette espèce est un « trésor naturel » pour leur
pays ». Des ONG américaine et françaises collaborent à la mise en place d’un
protocole pour remettre des animaux dans la nature mais tout est à faire, trouver
une zone protégée. Un grand nombre de tortues favorisent la contagion et le risque
d’épidémie est élevé».
Jean-Marc Ducotterd reste marqué par de cette expérience « Une semaine qui restera
gravée dans nos mémoires et nos cœurs. Il est important qu’une petite ONG comme la
nôtre puisse participer à des missions de sauvegarde et apporter son savoir-faire ».
Aujourd’hui, l’homme a retrouvé Son Centre Emys – Protection et Récupération des
Tortues à Chavornay et il poursuit ses travaux. Une fois la serre montée le
déménagement devrait se faire dans l’idéal avant l’hiver et la recherche de fonds
reprendra pour terminer l’aménagement intérieur.
www.tortue.ch
La tortue radiée ou étoilée de Madagascar est une magnifique tortue de terre, en
danger d’extinction car elle est très prisée pour sa viande mais également le
commerce illicite. Elle est classée à l’annexe 1A (plus haut niveau de protection)
de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore
sauvages menacées d’extinction. |
Dany Schaer
Mai 2018
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