« Parque pas mon Jorat » s’est
réuni en assemblée générale le 10 avril à la salle communale de Ropraz. Après
l’approbation des comptes, un tour d’horizon des activités 2018 et le point sur la
pétition en cours, la réélection du Comité exécutif marque une rocade. Jean-Philippe
Rey reprend la présidence alors qu’André Jordan devient vice-président. A l’issue de
l’assemblée, l’invité Ennio Grisa, ingénieur forestier et enseignant, a présenté un
exposé sur la gestion forestière dans le Val de Travers (NE).
Pourquoi corseter
la forêt du Jorat ? C’est un peu la question que se pose les membres de
l’association « Parque pas mon Jorat ». Opposés à la création du « Parc naturel
périurbain » ils ont durant l’année 2018 fait le déplacement à Zürich pour visiter
le Sihlwald, seul parc périurbain existant en Suisse. L’occasion aussi de rencontrer
des membres du comité d’opposition au parc « IG Sihlwald für alle » qui leur ont
exposé très clairement leurs problèmes et leur combat pour sauvegarder leurs
libertés. Une rencontre qui a conforté les vaudois dans leur propre combat et leur
vision de la problématique qu’engendre la réalisation d’un parc périurbain. «Le
paradoxe de ces parcs est de vouloir d’un côté une zone centrale rendue à sa propre
gestion forestière sans intervention humaine et d’un autre côté un parc périurbain
avec une vision économique – magasin, boutique, place de jeux, place de pique-nique,
etc. Et au final les amoureux de la forêt qui venaient en toute liberté dans ces
bois (marcheurs, cyclistes, cavaliers, joggeurs, photographes animaliers, amateurs
de champignons, etc. ) se trouvent aujourd’hui confinés dans un périmètre réduit.
Les chevreuils eux sortent de la zone centrale et s’approchent dangereusement des
routes», explique Roland Stadler qui ajoute : «La différence pour nous est que le
projet vaudois est en cours et qu’il n’est pas trop tard pour agir et informer les
gens».
Ennio Grisa, l’invité du jour, est ingénieur forestier et enseignant. Ni
pour ni contre le projet du parc il est là pour parler de la « Forêt jardinée » et
de l’expérience Neuchâteloise. « Dès 1890, sous l’impulsion de l’ingénieur forestier
Henri Biolley, les principes d’une pratique sylviculturale respectueuse de la nature
ainsi que les fondements d’une méthode d’aménagement cohérente furent instaurés dans
le canton de NE. Le Jardinage préconisé par Biolley prône l’exploitation d’arbres
désignés dans la forêt, permettant aux autres arbres, de tous âges et de toutes
espèces de continuer à cohabiter, rendant possible la régénération par voie
naturelle, la sélection et la mise en valeur des arbres d’avenir et l’obtention de
bois de haute qualité. La méthode du contrôle permet de mesurer l’accroissement des
forêts lors d’inventaires réguliers, et de la comparer aux exploitations, pour ne
jamais exploiter plus que ce que le milieu est capable de produire. Cette
sylviculture exige des forestiers de larges connaissances professionnelles et un
profond respect des lois naturelles. Neuchâtel a été le premier canton suisse à
introduire l’apprentissage de forestier-bûcheron en 1926.
La forêt du 21e siècle
a de nombreux défis à relever, afin de s’adapter aux usages et aux besoins d’une
société changeante, exploiter durablement et trouver des débouchés pour une matière
première de qualité. Préserver un milieu naturel en équilibre fragile et se préparer
aux dérégulations climatiques. L’attrait principal de la forêt pour notre société
réside dans sa spontanéité, dans sa naturalité. Les gens ont besoin de parcourir une
forêt agréable ou simplement belle pour qu’ils l’apprécient et soient prêt à
s’engager pour elle. Nul ne connaît les biens et les faveurs que nos après-venants
attendront du patrimoine boisé. Sobriété et prise en compte globale des dimensions
marchandes et patrimoniales de l’écosystème seront sans doute de mise ».
« Parque
pas mon Jorat » contact : André Jordan, rte du Village 15, 1084 Carrouge tél. 079 287 78 75 ou secrétariat 079 639 41 27 email: parquepasmonjorat bluewin.ch Comité:
Jean-Philippe Rey, président, André Jordan et Christian Blaser, vice-présidents,
Linda Michon, secrétaire, Dorothée Rochat, trésorière, Carole Gachet, Roland Stadler
et Jean-Luc Stadler, assesseurs.
Dany Schaer
Avril 2019
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