Visiter l’Atelier Burkha c’est entrer dans un monde entre la Suisse et le Mexique, entre les
souvenirs et l’oubli. La démarche d’imagination-construction nous emmène à la rencontre de la
mémoire des voyages. Projet de Frédéric Burkhard qui se construit dans un espace « boîte noire »
avec pour objectif définir un cadre pour une exposition où les histoires se reconstruisent.
« Tout ce que j’oublie devient le terreau de ma propre imagination » Graham Green
A l’atelier sculpture situé dans une annexe lumineuse à la maison, la première Boîte noire entourée
d’une multitude de bois, planche et autres outils de l’artiste. Dans un rayon de soleil on
distingue, posée délicatement sur le bord de la partie inférieure, une petite sculpture, le début du
voyage… Bientôt dix petites boîtes révèleront leurs histoires, témoignages des souvenirs
reconstruits. « Mon matériau de construction ce sont les sculptures, l’outil dans la main qui voyage
dans la matière avant que les histoires ne reviennent. A l’instar de la perception visuelle, la
mémoire aussi doit gérer une cohérence et parfois compléter ou inventer une vérité. » « La vie n’est
pas celle que l’on a vécu, mais bien celle dont on se souvient et comment on s’en souvient pour la
raconter. » Gabriel García Márquez.
La visite se poursuit avec l’atelier peinture situé au rez-de-chaussée. « En peignant, des bribes de
voyage reviennent, la démarche actuelle est une œuvre mixte sculpture et peinture. Ma chance est que
les souvenirs remontent à la surface quand je regarde d’anciennes sculptures. Mon problème c’est que
j’ai vendu celles d’avant 2005. Je vais donc les peindre. Peindre c’est pour moi comme une
méditation qui me met en relation avec le sujet et fait revenir le passé ».
Nous montons sous les toits, l’occasion de voir à nouveau des tableaux présentés lors d’une
précédente exposition. L’émotion face aux regards, comme une rencontre éphémère. « Je veux donner un
sens avec « Voyage entre deux trous de mémoire » à ce passé qui s’effrite pour resurgir de nulle
part, imprévisible source de vie et d’inspiration. L‘envie d’aller à la rencontre d’un vécu avec ses
blessures, ses joies, ses espoirs.
Peindre, sculpter, ce doit être « oser prendre la liberté d’envisager les choses sans encore les
penser, sans les réduire à des définitions verbales ». Donc c’est parti Frédéric Burkhard va livrer
ses mémoires en quelques récits de « Voyages entre deux trous de mémoire ». L’artiste est encore à
la recherche d’un lieu qui pourrait accueillir cette exposition. Toute suggestion serait bienvenue.
Petite biographie - Une vie de famille construite entre deux cultures. Frédéric, sa femme
Marina Lopez et leurs deux enfants Didier né au Mexique et Elisa née en Suisse se partagent
l’espace. Chaleur et exubérance mexicaines unies à la discrétion et la pudeur helvétiques. Frédéric
a vécu quinze ans au Mexique, une pause amour lors d’un voyage à l’autre bout du monde. L’artiste
sculpteur, scénographe et architecte aime les voyages, la rencontre avec les gens, l’imprévu qui
devient source de vie et d’inspiration. « Mes sculptures sont des mises en scène où les personnages
principaux – les matériaux – dialoguent avec la forme : la forme avec le vide…. Quand je les sors de
terre elles ne m’appartiennent plus : elles vivent dans les yeux de ceux qui les regardent ou ne
sont que des « pierres » noyées dans le « paysage » pour ceux qui ne leur donnent rien». |
Portes ouvertes Atelier F. Burkhard, Orzens –, le samedi 28 août 2021, de 14h à 19h ou sur
rendez-vous. 079 372 39 79 ; l’exposition dans les combles reste visible en permanence sur
rendez-vous. f.burkha hotmail.com;
blog https://burkha.me/
Dany Schaer
29 août 2021
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