Le cheval, cantonnier des temps modernes

Cheval Covery... |

...près des Arènes |
La station de recherche Agroscope, en partenariat avec la
commune d’Avenches et l’entreprise d’ingénieurs Meterus Sàrl,
ont présenté un prototype de calèche à assistance électrique,
développé dans le cadre d’un projet d’intégration du cheval dans
l’espace public. Agroscope proposera après les tests un guide
pratique à l’intention des collectivités intéressées.
Durant cinq semaines, la population d’Avenches découvrira trois
matins par semaine un nouvel attelage dans le quartier
historique de la cité. Le Haras national suisse fournit cocher
et animal et la commune ouvre ses rues à l’expérience du
ramassage des déchets. Une démonstration montre la différence
pour l’animal entre tracter une charge en montée avec ou sans
assistance électrique. Coventry, étalon Franches-Montagnes de
onze ans, tracte environ 800 kilos dans la montée de la rue
principale. Sans assistance le cheval « transpire». Au deuxième
passage, la batterie électrique enclenchée, le cheval semble se
balader et le cocher Christophe Guerri est satisfait. « Il
faudra juste faire attention à trouver un bon équilibre et ne
pas trop charger le cheval». Ce prototype permet de n’utiliser
qu’un seul cheval au lieu de deux pour une charge équivalente. «
Le palonnier mesure la force de traction instantanée fournie par
le cheval pour déplacer la charge et gère automatiquement, via
une électronique embarquée, l’action du moteur auxiliaire. Le
cheval aguerri n’aura besoin d’assistance qu’en cas d’effort
intense momentané. Les descentes sont mises à profit pour
recharger la batterie via une gestion électronique du freinage
», explique Marco Zandonà, ingénieur Meterus.
Dans ce projet, le rôle de l’institution de recherche est
double. Elle apporte d’une part sa caution scientifique à
l’expérience, en menant à bien des analyses éthologiques liées
au bien-être du cheval. D’autre part, les mesures et
informations réunies doivent lui permettre d’acquérir les
connaissances pour la mise à disposition d’un outil de conseil
aux collectivités intéressées. A cet égard, le projet est une
première en Suisse. Une solution écologique et sans nuisance
sonore pour le transport de proximité. Charles Trolliet,
président de la Société des vétérinaires suisses et président de
la Fédération suisse des sports équestres est conquis : « Je
rentre de Londres où j’ai pu voir la police montée qui utilise
les chevaux en ville. Le contact avec la population est
différent. L’utilisation du cheval pour la collecte de déchets
ou le ramassage de vieux papier véhicule une image positive,
écologique, c’est un facteur d’intégration sociale, l’équidé du
21e siècle retrouve un rôle de moteur animé».
«Le cheval en ville ouvre de nouvelles possibilités et pas
seulement économiques et écologiques. L’utilisation du cheval
favorise les liens entre les employés et les habitants.
Plusieurs études ont montré l’efficacité et l’importance du
travail avec des chevaux dans la resocialisation de groupes de
personnes en rupture ou en situation de handicap », explique
Ruedi von Niederhaüsern, Agroscope.
« Avenches fait partie, depuis novembre 2012, des Cités de
l’énergie. Cette expérience entre tout à fait dans les critères
de la Cité de l’énergie », ajoute Jean-Louis Scherz, municipal.
Le cheval amorce un retour remarqué dans l’espace public. Sa
contribution aux tâches de voirie contribue indirectement au
soutien de l’élevage indigène et propose de nouveaux débouchés à
sa production.
Dany Schaer
Paru dans l’Echo du Gros-de-Vaud, août 2012

Charles Trolliet |

Ramassage dans les ruelles |

Cheval Covery |
|

Marco Zandonà, l'ingénieur qui a créé le prototype |

Ramassage des déchets |

Covery
dans les ruelles |
|