|
|
Reportage: Taureaux |
|
|
|
Moudon
Les taureaux sur le ring de Grange-Verney
Il fait encore nuit lorsque les premiers vans arrivent. La boucle dans le museau, mesure obligatoire pour des raisons de sécurité, les musclés du jour sont contrôlés sous toutes les coutures « Les animaux doivent être sains et identifiés par des marques officielles. Le double marquage est obligatoire. Les taureaux porteurs de parasites externes sont renvoyés par ordre vétérinaire. Compte tenu de la situation épizootique suisse actuelle, ils doivent être accompagnés d’une attestation certifiant qu’ils ont subi un examen sérologique négatif (IBR/IPV) dans les 30 jours précédant l’exposition », explique Claude-André Fardel, gérant de Grange-Verney. Après la douche et la brosse voici nos « Don Juan » prêts pour le défilé. Les regards autour du ring ont une lueur bien particulière - on parle peu, on observe alors que les taureaux excités par tous ses concurrents marchent d’un pas lent et puissant. Jeres-ET, RED Holstein et Holstein ; Advent, Simmental ; Majesté, Swiss Fleckvieh et Calmac, Montbeliard sont élus champions de races. Un passeport pour la vie ? Pour Jeres-Et ce n’est pas le cas. Mis en vente au marché surveillé, son dernier voyage sera le lendemain du sacre. «L’acheteur l’a choisi pour la qualité de la viande, essentiellement pour le tartare », précise Claude-André Fardel. Nous lui avons posé la question pourquoi élire un champion de race destiné à la boucherie le lendemain «C’est un titre important pour toute sa descendance. Dans le document que l’on pourrait appeler le livret de famille de l’animal cette qualification sera mentionnée». Pour les propriétaires de Jeres-Et, Jimmy et Cédric Perroud c’est aussi une question de sécurité, l’animal devenait difficile à maîtriser. Karine Mettraux de Villars-le-Terroir est aux anges, même si Pacific, son taureau pesant 1367 kg, n’est pas le champion de races 2012 il rentre à la maison. A les regarder on devine la complicité. Rocky, jeune taureau RH-RO de 8 mois, appartenant à Charly Stucky de Ropraz, est sorti 3ème de sa catégorie et il s’en ira fouler l’herbe à Savigny chez son nouveau propriétaire. L’histoire de ces malabars est à l’image des traditions qui se perpétuent. Le marché-concours de Grange-Verney est reconnu comme seule place officielle du canton de Vaud pour l’appréciation des mâles automne 2012. Il a pour but de grouper les taureaux et taurillons pour l’obtention du droit au herd-book, ou prolongation de ce droit pour les animaux admis provisoirement en mention H ou révision du pointage soit une meilleure valorisation de la descendance. Analyse génomique et avenir du Marché-Concours ? Il est possible d’estimer la valeur d’élevage directement selon le patrimoine héréditaire, respectivement le génome d’un animal. Un procédé de calcul permet d’estimer l’effet que les résultats individuels du typage exercent sur un caractère déterminant (p. ex. productivité laitière). Selon Claude-André Fardel, l’avenir du Marché Concours dès 2013 ne devrait pas être remis en cause mais les techniques d’évaluation vont sans doute influencer les habitudes des éleveurs. Même si la combinaison des valeurs d’élevage génomiques et traditionnelles (VEGO) correspond au mieux à la vraie valeur d’élevage. Grange-Verney reste le lieu de rencontre et de dialogue. Marché surveillé et Mise des vaches laitières, mercredi 10 octobre, 123 bêtes dont 47 taureaux ont été vendus lors du marché surveillé. L’après-midi c’était au tour des belles laitières de passer à tour de rôle dans le ring. Histoire de trouver un acheteur offrant le meilleur prix et mettant ainsi en valeur pis et croupe avantageuse. Galerie d’images voir www.fvse.ch Dany Schaer Paru dans le Journal de Moudon et l’Echo du Gros-de-Vaud, octobre 2012
|
||||||||
|
|
Dany Schaer - Journaliste-photographe |
|
