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Reportage: cinéma Bel-Air

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Yverdon

Chahnaz Sibaï, passionaria des salles obscures
 

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Khalil et Chahnaz Sibaï


Fermé depuis 2011, le cinéma Bel-Air a retrouvé sa place au cœur de la ville depuis juin 2012. Il est exploité par Chahnaz Sibaï et son frère Khalil. Un petit bijou rénové avec goût. Les cinéphiles avertis apprécient la projection de films sur grand écran et en qualité numérique. Un must en matière de nouvelles technologies qui se révèle aussi un investissement intéressant pour l’avenir.

Sièges rouges, écran géant, matières douces et confortables, le cinéma Bel-Air a retrouvé ses lettres de noblesse. Equipé pour accueillir les handicapés, il est plus spacieux qu’avant. Bar, caisse et sanitaires, le tout est chaleureux et convivial. «Un vrai cinéma comme je les aime ! » assure Chahnaz Sibaï. Une passion qui l’habite depuis l’enfance et pour laquelle elle entraîne dans son sillage sa famille, ses amis, les sponsors, les autorités et le public. Le regard de la cinéphile se veut large et ses choix s’accordent avec un besoin de proximité et de pluralité.

Le Bel-Air à Yverdon, haut lieu du 7ème Art, a le charme et l’audace des petits qui osent grand. La truculente Chahnaz Sibaï, amoureuse des cinémas de quartier et des petites villes, a saisi son bâton de pèlerin et n’a pas hésité à frapper aux bonnes portes. Mi-libanaise mi-fribourgeoise avec un penchant prononcé pour la Gruyère elle avance à pas cadencé dans ses projets. Une solide formation en poche elle sait convaincre et décroche ainsi les aides financières indispensables à la réalisation de ses rêves.

Le coût de la transformation du Bel-Air s’élève à près du demi-million de francs. Le financement provient essentiellement de fonds propres des nouveaux exploitants avec un appui financier de 50'000 francs de la Municipalité d’Yverdon ainsi qu’un substantiel soutien de La Loterie Romande qui a permis l’acquisition du projecteur numérique. Une installation qui permet de réaliser des économies en matière de personnel. « Un collaborateur polyvalent est ainsi plus utile qu’un opérateur destiné à l’unique projection. A l’époque, on croyait que le numérique serait le fossoyeur des petites salles et finalement il est salvateur. Chaque ville devrait se battre pour maintenir ses salles. Elles sont les petits soldats engagés à défendre le cinéma de proximité», explique Chahnaz Sibaï.

Les films sont programmés et choisis en fonction des coups de cœur et des nouveautés. Une offre plurielle bienvenue par les cinéphiles de la région qui avaient vécu la fermeture successive du Capitole, du Rex et de l’ancien Bel-Air, tenu de nombreuses années par Eulalia Ruefli. Désormais Bel-Air a la voie libre pour présenter un film populaire ou un cinéma plus intimiste. Ce qui est certain c’est qu’il demeurera accessible à tous selon le vœu des exploitants. L’idée d’avenir est d’organiser un Festival vert, la nuit du court métrage, un ciné club séniors et jeunes cinéphiles. Redonner aux gens l’envie de découvrir des films en V.O. (version originale). Le public découvrira aussi les opéras du Royal Opera House de Covent Garden à Londres, filmés en haute définition et retransmis en numérique. Lundi et mardi les prix restent plus bas. «Le cinéma doit rester accessible à tous ! Avoir du plaisir et en donner est ma philosophie» ajoute Chahnaz Sibaï dans un radieux sourire.

Cinéma Bel-Air, place Bel-Air 6, 1400 Yverdon ; 024 425 73 21 ; www.cinemabelair.ch

Dany Schaer

Paru dans le Clin d’œil, février 2013

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Khalil et Sahna Sibaï

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Dany Schaer - Journaliste-photographe

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