Ropraz
Jacques Chessex, « La confession du pasteur Burg »
 |
 |

Frederic Landenberg
Acteur (Pasteur Burg) |
L’amour tragique sur les terres de Jacques Chessex
Née sous la plume de Jacques Chessex, « La confession du pasteur
Burg » raconte les amours tragiques entre un pasteur
fondamentaliste et une catéchumène mineure. La performance du
comédien Frédéric Landenberg dans une mise en scène de Didier
Nkebereza est à l’affiche ce week-end à l’Estrée.
« J’ai envie de lui dire combien j’aime son texte »
Didier Nkebereza
En 1967, le texte est jugé sulfureux et scandalise les milieux
protestants. Depuis, le roman de Jacques Chessex a trouvé sa
place dans les milieux scolaires et dans toutes les
bibliothèques. Didier Nkebereza réussit une mise en scène
passionnée et d’une intensité folle. Frédéric Landenberg incarne
de façon magistrale ce pasteur habité par les pires tourments.
Cet être torturé, machiavélique, qui plaide coupable et appelle
au châtiment suprême alors que sa folie l’écartèle entre un Dieu
tout puissant et son amour fou pour Geneviève. Monologue
tragique sublimé par une recherche de la pureté absolue. L’homme
déambule entre mal-être et euphorie, entre amour et haine dans
un carré de lumière ou seule la poussière danse entre les
rayons, passagère de l’espace intemporel.
Sa « Confession du pasteur Burg » est de retour dans son
village. Une symbolique que Frédéric Landenberg, partage avec la
famille de Jacques Chessex. « Nous avons souhaité respecter le
programme prévu ». Pour l’occasion l’Estrée deviendra « Théâtre
» l’espace de quatre jours.
Un fantastique pari pour Didier Nkebereza qui décide un jour de
mettre en scène « La confession du pasteur Burg » sous forme de
monologue. C’était en 2006 et le célèbre écrivain romand était
présent lors d’une des ultimes répétitions. Frédéric Landenberg
se souvient : « Alors que j’étais dans une angoisse
indescriptible j’ai joué devant lui pour la première fois. A
l’issue du spectacle Chessex s’est approché de moi et m’a serré
dans ses bras. Il a même ajouté: « Maintenant j’aime mieux mon
livre ». Un hommage précieux pour ceux qui ont fait de ce «
récit de neige et de feu » un spectacle d’une formidable
intensité. Du grand Chessex se joue à la porte de son éternité.
Représentations : jeudi 5, vendredi 6 et samedi 7 novembre à
20h30. Dimanche 8 novembre à 17h00
Dany Schaer
Paru dans le Journal de Moudon, le 5 novembre 2009

|