Peney-le-Jorat
Une église en tipi qui rend joyeux
Une roulotte, un âne, un chien, mais surtout Hetty Overeem,
pasteure nomade, qui parle amour sur une autre tonalité. La
liberté de croire, de douter, d’oser les questions qui dérangent
et d’écouter le chant de la foi avec son cœur. Une église qui
donne un sens à l’appartenance et l’envie de continuer la route
ensemble.
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Hetty Overeem Pasteure,
Barou (le chien) et Speedy (l'âne) |
« Une vie chrétienne sans joie ne veut rien dire ! » Hetty
Overeem
Ce dernier week-end, Peney recevait la visite d’ «Evangile en
chemin ». Sur un joli terrain, proche de l’église et au cœur du
village, Hetty s’installe sous la pluie avec Barou et Speedy.
Les premiers jours de froid sur le Plateau du Jorat. Quelques
frissons plus tard, la pasteure reçoit de quoi se réchauffer et
Speedy, l’âne, un toit pour passer la nuit.
Nous avons rencontré Hetty Overeem sous le tipi après le culte
qui se donnait à l’église dimanche matin. Se plonger dans son
univers c’est aussi découvrir des textes qui sont des
confessions de foi. Nous retiendrons la rencontre du matin :
cette rencontre est basée sur « Agbia », une liturgie orthodoxe
copte. C’est une louange : la joie du fait que Dieu est qui il
est ! Cette joie implique le cœur, la tête, le corps ; c’est
pourquoi les moines qui vivent cette prière se prosternent lors
de chaque «Amen » afin de faire participer tout leur être.
Depuis deux ans Hetty Overeem traverse les villages du canton
avec ses fidèles compagnons. Une expérience extraordinaire
dit-elle qui révèle aussi des surprises : « L’accueil, la
générosité des gens, l’engagement, la spontanéité, je
n’imaginais pas vivre tout cela d’une façon aussi forte et
régulière. Partout j’ai été accueillie dans le vrai sens
d’hospitalité ».
Une église sur le terrain, sous la pluie ou dans un dernier
rayon de soleil, le matin ou le soir, au sud ou au nord,
provoque-t-elle les mêmes questions que celle figée entre quatre
murs ? Les personnes pour qui l’église n’est pas leur truc
viennent volontiers parler, partager un café sous le tipi. Un
homme m’a dit un jour « Si quelqu’un se lance complètement dans
ce qu’il croit alors j’ai envie d’en parler ». Des jeunes aussi
en perte de repères apprécient les textes de la liturgie. D’une
certaine façon ils disent : « Indiquez-nous le chemin et ensuite
laissez-nous libres ! »
En repartant nous gardons en mémoire le chant du tipi dont les
dernières notes s’envolent sur le Plateau du Jorat « Il y a
en moi, ô Dieu, la soif de toi, la soif d’être vrai, d’être près
de toi, la soif d’un vrai bonheur, d’un vrai amour, que toi, et
toi seul, tu peux donner ».
« Evangile en chemin » est cette porte ouverte que l’on pousse
au coin du pré sans rendez-vous, juste pour le bonheur de
partager une réalité. Parfois une lumière dans la nuit, souvent
la confiance retrouvée. Une eau vive et limpide, une infinie
nécessité.
Dany Schaer
Renseignements : 079 886 03 73 ou
www.evangile-en-chemin.ch
Paru dans le Journal de Moudon, septembre 2010
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