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Reportage: Luigi Cominelli

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Hommage

Luigi le berger a rejoint les étoiles
 

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Décédé à l’hôpital de Bellinzone, Luigi Cominelli incarnait la vie pastorale en seigneur libre. L’ultime transhumance d’un berger bergamasque qui rêvait d’une nature intacte.

Ce dont je me souviens de Luigi le berger : son amour de la liberté. Une solitude qu’il ne manquait pas de rompre par amitié. Une confiance en la vie et la curiosité de toute chose. Décédé, à l’âge de 52 ans d’un cancer de l’estomac, le berger ne craignait pas la tourmente, les vents et le froid, les brebis étaient sa passion, l’herbe une quête sans fin. Sa vision du monde parfois désespérée souvent tolérante était à l’abri de toute hypocrisie. L’effroi de l’homme devant la destruction de la nature, c’était un tumulte en son cœur dont il parlait peu. A l’écoute de sa petite radio il connaissait la valeur des pensées nobles, l’influence des médias, les querelles politiques et l’improbable paix entre les peuples.

Luigi est mort et nous laisse les souvenirs, les anecdotes, les petits séismes de l’existence partagés au fil du temps. S’il aimait la campagne vaudoise et le Plateau du Jorat c’est que pour lui la région signifiait l’accueil, le sourire des enfants, un repas partagé à la table familiale dans une ferme du Gros-de-Vaud. Son regard s’illuminait lorsqu’il parlait du village de Fey et d’une blessure à la main qui l’obligea un soir de Noël à se rendre à l’hôpital. Une infirmière voyant arriver ce berger en cape et grand chapeau s’est exclamée «Mais on nous a envoyé le messie ! ». La transhumance ressemble parfois au parcours du combattant. Perdre son jeune chien Serio, égaré dans la nuit sur le Plateau du Jorat, il résiste à l’abattement et se dit que derrière les soucis se cache l’esprit d’entraide. Guy Versel, garagiste à St-Cierges, retrouve l’animal frigorifié et affamé. Le récit des retrouvailles avec le troupeau de moutons, les chiens Fulmine et Babe et les ânes est l’une des choses les plus émouvantes vécues au sein de cette grande famille nomade.

Fermer les yeux et rêver, parce que Luigi savait que ce qui nous éloigne de la vie nous approche de l’essentiel. L’histoire des transhumances se poursuit. Les brebis suivent la route et dans le ciel entre les nuages une silhouette s’estompe dans le vent. Le berger entre dans la légende.

Dany Schaer

Août 2011

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Addio, pastore !
Per loro, per noi, per gli « altri ».
Noi li abbiamo conosciuti.
Noi li abbiamo amati.
Noi li abbiamo descritti.
Noi li abbiamo fotografati.
Senza mai dimenticare il senso del limite.
Dove molte cose non ebbero mai inizio.
Dove molte cose non ebbero mai fine.
Ma se tu li incontrerai :
Ricordati !
Vivi dentro a loro col cuore.
Vai a sentire con loro l’odore del mondo.

Gianfranco Bini
(Fame d’Erba)

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Dany Schaer - Journaliste-photographe

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