Vufflens-le-Château -Prévonloup
Le cabri s’invite sur les grandes tables
Regroupés sous le nom de « Cabri Romand », plusieurs
éleveurs caprins ont exposé leur démarche promotionnelle de la
viande de cabri, lors d’une conférence de presse originale et
goûteuse organisée à l’Ermitage, fief des Chefs Bernard et Guy
Ravet.
La Suisse compte actuellement environ 87000 chèvres réparties
entre 7000 éleveurs. Dix races et quelques 30'000 caprins sont
enregistrés au herd-book de la Fédération suisse d’élevage
caprin (FSEC). C’est dans les cantons de Berne, des Grisons et
du Tessin que l’élevage de chèvres est le plus répandu.
Toutefois, l’attrait grandissant pour la viande de cabri et de
chèvre, et pour les produits d’origine caprine comme le lait et
le fromage, recherchés pour leur goût et leur qualité
diététique, poussent d’autres éleveurs, dans d’autres cantons, à
se lancer dans ce type d’élevage.
C’est le cas de Nicolas Crottaz de Prévonloup, qui détient
aujourd’hui un troupeau d’une soixantaine de chèvres. « Jusqu’en
2010, notre exploitation était principalement constituée d’un
troupeau de vaches laitières, de grandes cultures et, déjà à
l’époque, d’une quinzaine de chèvres. Je suis passionné par cet
animal depuis mon plus jeune âge. Au cours de ces trois
dernières années, nous avons restructuré complètement notre
exploitation en faveur de la production caprine (lait-viande).
Nous assurons ainsi toute la chaîne de production, de la
transformation à la vente du produit fini. Ainsi, nous réalisons
nous-mêmes divers fromages de chèvre ».
Les chèvres ne produisent du lait qu’après avoir donné naissance
à leurs petits, ce qui amène à parler des cabris. On compte en
moyenne 1,5 cabri par chèvre. Jusqu’à ce jour 36 chèvres de
Nicolas Crottaz ont déjà mis bas ce qui représente 61 cabris et
20 chèvres sont encore portantes et devraient mettre bas en
avril. « Pour ma part, je réserve les femelles à l’élevage, et
ce sont les mâles qui sont engraissés pour la production de
viande de cabri. La première semaine, ils sont nourris au lait
de chèvre, puis nous leur donnons du lait de vache. D’une part,
cela me permet de garder le lait de chèvre pour la fabrication
de fromage. D’autre part, de par sa teneur en matière grasse
supérieure le lait de vache permet d’obtenir un taux
d’accroissement plus élevé. Les cabris sont engraissés pendant
une période d’environ deux mois, soit jusqu’à ce qu’ils
atteignent un poids vif d’environ 15 kilos. C’est une viande
fine et très saine, faible en matière grasse et en cholestérol
». Le Service de l’agriculture du canton de Vaud soutient les
éleveurs ainsi que leur groupement Cabri Romand.
Les façons d’apprêter le cabri et les recettes ne manquent pas.
Les chefs Bernard et Guy Ravet en ont fait une brillante
démonstration. Hamburger de cabri servi en amuse-bouche, gigot
rôti dans son jus d’estragon, dodine de l’épaule farcie de dents
de lion et ail des ours, les agnolotti de ricotta de chèvre,
miso de cabri, le foie cuit à basse température, carré et les
ribs, sans oublier les fromages de chèvre et le lait glacé de
chèvre, rhubarbe, gariguettes, basilic et macaron rose - un menu
délicat qui justifie pour les éleveurs le label Cabri Romand.
A n’en pas douter le cabri a sa place sur toutes les tables. «
Notre ambition est de promouvoir sa consommation tout au long de
l’année et de la faire connaître aux consommateurs qui sauront
certainement l’apprécier. Il s’agit aussi d’une production de
proximité. Etant soumis à des normes et surtout passionnés par
ce que nous faisons, nous avons à cœur d’élever nos animaux dans
les meilleures conditions, de plus, nous valorisons une approche
dans laquelle le producteur connait ses clients et se tient à
leur disposition. Ils ont ainsi l’avantage de connaître la
provenance du produit, voir même la possibilité de visiter
l’exploitation qui a élevé le cabri ».
Cabri Romand, p.a. Pierre Schlunegger, Domaine de Praz-Paley,
ch. de la Tour de Gourze 9, 1072 Forel (Lavaux) 079 507 26 03;
Nicolas Crottaz, rte de Romont 5, Prévonloup, 079 239 92 42
Dany Schaer
Paru dans Clin d’œil, l’Echo du Gros-de-Vaud et le Journal de
Moudon
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