Chapelle-sur-Moudon
Une épicerie ambulante sur le Plateau du Jorat

Germaine Curchod, Peyres-Possens |

Eric Besson-Chapelle |
Roger Grossenbacher fait voyager son épicerie à travers les
villages de la région. Ce service s’adresse à ceux et celles qui
ne peuvent ou ne souhaitent pas se déplacer pour faire leurs
emplettes. A l’heure où les villages perdent leurs lieux de
rencontre, les habitants se réjouissent de cette visite
régulière.
De l’extérieur, le véhicule ressemble à une camionnette comme
les autres. A l’intérieur, la caverne d’Ali Baba ! Du pain à la
bobine de fil en passant par les journaux du jour, une saucisse
aux choux ou les produits laitiers Moléson, la marchandise
repose sur les étagères et la balance trône bien en évidence
dans le fond du véhicule. Une fois le chargement terminé, le
carnet de commande précieusement rangé, en route pour la
tournée.
Pour l’heure, en cette matinée ensoleillée, l’épicier a le
sourire. «J’étais boucher charcutier et en 1980 j’ai pris un
nouveau virage. Exploiter l’épicerie du village avec ma femme
Françoise et deux jours par semaine offrir un service à la
population des environs. Ces villages n’ont pas ou plus
d’épicerie, ni café ni bureau postal et pour les personnes âgées
ou non motorisées cette visite représente une réponse à leurs
besoins alimentaires».
Première halte au Chalet de la Fontaine chez Eric Besson. «
Milou » nous accueille avec bienveillance et lorgne du côté des
croquettes, celles pour senior, il a dix ans. Peyres-Possens,
coup de klaxon et seconde halte chez Simone Clot. Sa commande
est prête et elle ajoute quelques produits à son panier. «Je
suis une fidèle. Depuis le début, l’épicier ambulant me rend
visite chaque semaine». Quelques mètres plus loin Germaine
Curchod attend la visite. « Aujourd’hui les achats sont pour mon
chat. Il a douze ans et il adore le poisson. Je profite toutes
les semaines de ce service à domicile ».
Nous reprenons la route et Roger Grossenbacher parle nature, sa
seconde passion. « Lorsque j’ai un peu de temps je file en
montagne pour observer les animaux ou écouter le brame du cerf,
marcher au calme et oublier quelques instants mon épicerie
mobile ». Nouveau coup de klaxon et deux chiens nous attendent
devant la maison. Baya donne de la voix et son compagnon
s’éloigne en boitillant. Hélène Delessert aime les animaux, son
sourire et sa bonne humeur nous invite à prolonger la halte. «Je
n’aime plus tellement sortir le soir, surtout l’hiver, alors la
visite de l’épicier est toujours un moment convivial et agréable
».
Direction Boulens, chez Lilette Guex qui nous accueille à la
fenêtre de sa cuisine. Juste à la bonne hauteur pour passer un
beau pain doré. Elle aussi est une fidèle depuis de nombreuses
années. Une rue plus loin surprise ! Chez Franziska Terrapon,
nous retrouvons la trace du vieux « Jaunet », chat de feu Albert
Vulliens, mis à la rue après le décès de son maître mais fort
heureusement recueilli par cette famille. «Il traînait
misérablement son mal être et sa peine devant une porte close.
Maintenant il a toit et repas».
L’épicerie ambulante c’est aussi cela, un lien social et amical.
Un service de proximité riche en chaleur humaine, prendre des
nouvelles les uns des autres, s’inquiéter d’une bête ou tout
simplement offrir un sourire et une poignée de main. Une chose
est sûre, le coup de klaxon de l’épicerie ambulante va
s’imprimer dans nos mémoires !
Epicerie F. et R. Grossenbacher, rue du Casino 15, 1063
Chapelle-sur-Moudon, tél. 021 905 39 43
Dany Schaer
Paru dans l’Echo du Gros-de-Vaud et le Journal de Moudon,
février 2012

Fernand Vulliens-Boulens |

Simone Clot-Peyres-Possens |

Hélène Delessert |

Lilette Guex, Boulens |
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