Gros-de-Vaud
Michaël Buffat, chasseur de trésors
Le plus jeune député siégeant au Grand Conseil traque la
pièce rare et le déchet métallique dans la campagne vaudoise. La
recherche d’un magot ? Pas vraiment. Le plaisir de pratiquer une
activité en plein air en compagnie de trois amis et l’histoire
de nos origines définissent sa passion pour la chose enfouie.
Un joyeux bonjour « Venez boire le café il y a un croissant pour
vous ! ». Comme tous les dimanches matins les chercheurs de
trésors sont sur le terrain et on ne peut rêver accueil plus
chaleureux.
Michaël Buffat c’est une belle rencontre pour qui passe quelques
instants avec ce passionné d’histoire et de nature.
Enthousiaste, le jeune banquier adore les monnaies anciennes et
avec ses trois copains, il relève un vrai défi. Crapahuter dans
champs et forêts avec son détecteur à métaux, sa pelle et une
bonne dose de patience pour découvrir la pièce rare. Une
activité, semble-t-il, excellente pour le moral.
L’idée de pratiquer ce loisir est née d’une rencontre entre
collègues ou sur Internet. Yves Carrard, Serge Veillard, Olivier
Collet et Michaël Buffat nous font penser à ces chercheurs d’or
qui peuplaient les histoires de notre enfance. L’aventure au
bout du chemin, la découverte d’un objet dont on ne sait rien.
Quoi de plus grisant que de remonter le temps. Le dé à coudre,
une clochette, une boucle de souliers ou un bouton sont les
témoins précieux glissés dans les poches de ces aventuriers des
temps modernes.
Le détecteur crie et au bout de la pelle, un clou, un vieux
boulon, une capsule de bière, les vestiges d’une époque pas si
lointaine. « Et vous voyez ce fer tordu, il aurait pu blesser le
bétail. C’est l’une des raisons pour lesquelles les agriculteurs
nous autorisent à parcourir leurs terres. Nous dégageons des
objets qui n’ont rien à y faire. Parfois le chercheur rend le
bonheur. Retrouver l’alliance d’un paysan qui l’avait perdue
depuis 30 ans, un sacré moment d’émotion », raconte Michaël.
Dans l’espace vert, ces hommes ont de la sagesse. Ils ne
creusent pas pour s’enrichir, ils sont à la recherche de leurs
origines et ils profitent de leur passage pour débarrasser la
terre des déchets nocifs et dangereux pour la vie animale. Mais
pas question de dévoiler leur coin, ils le gardent jalousement à
l’abri de la convoitise.
Les trouvailles monétaires, réalisées dans le cadre de
prospections autorisées par le Service archéologique cantonal,
font l’objet de dépôt. « C’est une collaboration basée sur la
confiance et cela permet de replacer les trouvailles dans leurs
contextes historiques. Les résultats de nos prospections sont
déposés et inscrits dans la section des trouvailles monétaires
réalisées en territoire vaudois. La directrice du Musée
monétaire, Anne Geiser, nous encourage. Ces dépôts sont précieux
pour la recherche en numismatique ».
L’aventure vous tente ? N’hésitez pas le jeune politicien vous
fera découvrir un univers généreux. «La naissance des
collections du monde archéologique est faite de chercheurs
amoureux de leurs origines. Le savoir-faire passe par le respect
du patrimoine et de l’environnement. Et pour s’offrir la
sensation indescriptible de la découverte il n’est pas
nécessaire d’être un féru d’histoire il suffit d’apprendre sur
le terrain. De retour chez soi l’aventure se poursuit sur
Internet, l’outil indispensable pour identifier les objets.
Après les séances du Grand Conseil un retour aux sources est une
façon d’évacuer le stress et de se faire plaisir avec des amis
».
Dany Schaer
Paru dans l’Echo du Gros-de-Vaud, août 2010
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