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Reportage: Edmond Chappuis

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Villars-Mendraz

Edmond Chappuis. Son de cloches d’un sellier

L’atelier de sellerie est fermé. Edmond Chappuis met un terme à sa vie professionnelle et se prépare à la retraite. Mais tout reste en place. De temps en temps il poussera la porte: juste pour décorer une cloche !

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A l’orée du village, en bordure de route menant à Peney-le-Jorat, on aperçoit la Bassire. Cette ancienne ferme transformée en atelier, offre la quiétude à Edmond Chappuis : logis, atelier et jardin depuis plus de 60 ans.

Une considération solide pour cet homme discret qui aime accueillir le visiteur sereinement dans l’intimité du havre qu’il partage aujourd’hui avec la famille de sa fille Catherine. Une fois le seuil de la porte franchi, le charme opère. Cloches, outils, pièces de cuir, gardiens muets d’une époque dégagent une émotion. L’artisan prend place, et déjà les souvenirs reviennent. Ils suivent le tracé de la main qui n’oublie rien de ce savoir-faire.

Certes, rien ne prédestinait Edmond Chappuis à se confronter à l’exigence du métier. Seulement, l’âge de l’apprentissage venu, et pour satisfaire son envie de travailler le cuir, il comprend que là est sa voie. C’est dans l’atelier de Lucien Crot, à Forel Lavaux, qu’il s’initie au travail du cuir. D’emblée, les pièces destinées à l’harnachement des chevaux et à l’Armée suscitent son intérêt.

Trois ans plus tard, l’école de recrue terminée et son certificat d’apprentissage en poche l’artisan s’installe à La Bassire. Une maison achetée par ses parents. «Comme j’avais deux frères qui sont restés à la ferme, mes parents ont choisi d’installer mon atelier ici. Ainsi j’ai pu construire mon avenir et créer une famille». A l’âge de 24 ans, Edmond se marie avec Daisy. Un engagement lié à un impératif sérieux. Le couple a l’opportunité de reprendre le bureau postal de Villars-Mendraz. Un objectif intéressant pour les jeunes mariés qui ont bientôt deux filles Rosemarie et Catherine. Ils resteront buralistes postaux pendant 38 ans.

Le parcours d’Edmond Chappuis fait apparaître une longue période au service de la communauté. Municipal de 1953 à 1965, il est syndic de 1965 à 1977. Ses loisirs, le chœur d’hommes de Peney-le-Jorat, les Brigands du Jorat et la lecture.

Lorsque l’Armée fait défaut on passe aux cloches ! Et pourquoi pas. Edmond Chappuis évolue avec son temps et se rend rapidement à l’évidence. L’avenir du sellier passe par une reconversion. « Je me suis mis à décorer les cloches. Un travail magnifique. Voir les vaches avec leur beau collier et leur cloche dans les cortèges est toujours un moment magique. J’ai reçu aussi de nombreuses commandes : souvenir, cadeau d’anniversaire ou simple décoration dans la maison ».

Edmond Chappuis, le sellier itinérant d’autrefois, tinte aujourd’hui pour le bonheur. Un son de vie résonne dans les campagnes.

Dany Schaer

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Paru dans l’Echo du Gros-de-Vaud, juin 2010

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Dany Schaer - Journaliste-photographe

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