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Reportage: Capucine
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Zoo de Servion

Capucine la doyenne du zoo s’est éteinte

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La femelle Capucine était la doyenne du zoo et la dernière survivante d’une tribu des singes à face blanche. Elle s’est éteinte paisiblement dans la nuit du 28 au 29 novembre 2015. Un départ qui touche tout le personnel du zoo dont elle a connu tous les gestes et apprécié les visites pendant plus de trente ans.

Nous avions réalisé un reportage sur cette vedette du zoo pour le journal des Amis du Zoo no 3 (2015) ainsi que pour l’Echo du Gros-de-Vaud et le Journal de Moudon en juin 2015 qui a retracé l’histoire de son parcours et de son espèce.

Elle gardera toujours une place dans le cœur de tous ceux qui l’on connue au Zoo.

Dany Schaer

Décembre 2015


Capucine, la doyenne du parc, coule des jours paisibles

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Début des années 80, la loi interdit les expériences sur les primates en Suisse. Deux singes capucins ont été accueillis au zoo de Servion au terme d’expériences animales menées au CHUV de Lausanne. Agée de 30 ans aujourd’hui, Capucine est la dernière descendante du groupe. Une longévité qui fait d’elle l’animal le plus âgé du parc.

Alerte et coquine, elle saute sur une branche avant de saisir une feuille le regard dirigé vers le visiteur. Capucine s’approprie toutes les sympathies, ses grimaces et petits cris à l’approche de Roland Bulliard, directeur, ne manque pas d’attirer l’attention. «Elle est la dernière survivante d’un groupe de singes capucins qui sont arrivés au zoo en 1980. Charly Bulliard n’a pas hésité à les accueillir lorsqu’il a reçu le coup de fil de l’animalerie de l’Institut de pharmacologie et toxicologie de l’Université de Lausanne. Ces animaux avaient été utilisés pour les besoins d’une recherche sur des médicaments diurétiques. La loi interdisant ces pratiques et après avoir été des cobayes de laboratoire ils risquaient l’euthanasie ».

Ces nouveaux pensionnaires qui étaient en parfaite santé manquaient pourtant de musculature. Leur vie sédentaire et solitaire – ils avaient vécu dans des cages séparées pour les besoins de la recherche - soulevait de nombreuses questions. Comment se passerait leur vie sociale et leur intégration dans ce nouveau lieu de vie ? Phil et Pénélope ne mirent pas longtemps a donné naissance à leur premier rejeton et trois autres suivirent dont Capucine. «Etre séparés et isolés est totalement contre nature pour les singes capucins. A l’époque, ils avaient été capturés jeunes dans la forêt amazonienne pour être acheminés vers l’animalerie du CHUV. Lorsqu’ils ont été réunis à Servion l’entente a été presque immédiate et la hiérarchie s’est installée à nouveau comme à l’état sauvage. En quelques semaines ils ont retrouvé leur bonne humeur. Ce sont des animaux très évolués, ils n’hésitent pas à utiliser un caillou pour casser une noix. Et le plus surprenant, Phil le mâle avait sélectionné 3 cailloux de tailles différentes de façon à choisir la bonne dimension pour ne pas abîmer l’amande à l’intérieur de la coque », explique Roland Bulliard.

La femelle Capucine est la dernière survivante de cette tribu de singes à face blanche. L’espérance de vie de cette espèce est de 30-35 ans autant dire que par respect de son grand âge elle bénéficie de toutes les attentions. Elle finira ses jours en toute quiétude dans le Jorat. Les capucins à face blanche sont les plus rares dans les parcs zoologiques. A l’état sauvage, la déforestation, la chasse, le braconnage font que les capucins à face blanche et capucins Apella sont inscrits dans la convention de Washington des espèces menacées.

L’enfant roi. Les capucins possèdent une queue préhensile, ils l’utilisent pas attraper de la nourriture ou s’accrocher à une branche. Ils sont omnivores et mangent de tout avec une petite préférence pour les fruits. La période de gestation est de six mois. Les petits sont élevés par la mère pendant deux ans soit jusqu’à leur maturité sexuelle. Dans le groupe, les petits sont rois, ils font ce qu’ils veulent même voler la nourriture au mâle dominant ou décoiffer leur mère.

Dany Schaer

Paru dans le Journal du zoo de Servion
no 3, juin 2015
Paru dans l’Echo du Gros-de-Vaud
et dans le Journal de Moudon

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Dany Schaer - Journaliste-photographe - Tous droits réservés ©2010-2024

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