St-Cierges
L’UDC Vaud célèbre ses 90 ans
Jeudi 13 janvier 2011, l’UDC Vaud a célébré son 90ème
anniversaire sur le lieu même de sa fondation. C’est à l’église
du village de St-Cierges, que le parti « Paysans, Artisans,
Indépendants (PAI) a été fondé le 13 janvier 1921. Une plaque
commémorative a été posée en l’honneur de ces personnalités
locales qui avaient à cœur de défendre leurs intérêts communs.
« Vous êtes notre plus ancien parti cantonal en Suisse
romande. La section vaudoise a donc établi notre tête de pont
Outre-Sarine. Ainsi nous ne sommes pas seulement un parti suisse
alémanique, mais un parti ayant pris racine dans toute la
Suisse. Nous pouvons dire que vous avez donné le label suisse de
notre parti » Ueli Maurer, Conseiller fédéral.
La fête s’est déroulée en deux parties. La première devant
l’église de St-Cierges et la seconde à la grande salle de
Thierrens.
A St-Cierges, la pose d’une plaque commémorative a suivi les
discours de Fabrice Moscheni, président UDC Vaud, Christian
Oulevay, syndic de St-Cierges et Jean-Claude Mermoud, conseiller
d’Etat. A l’issue de cette première partie officielle, les
Brigands du Jorat ont fait irruption afin d’enlever le
conseiller fédéral Ueli Maurer. Un enlèvement qui n’a laissé
aucune trace de sang mais bien des sourires. Les participants à
la soirée festive se sont rendus à Thierrens pour un succulent
repas du terroir et une nouvelle aubade de l’ensemble de cors
des Alpes l’Echo du Chalet. C’est avec soulagement que les
convives ont retrouvé leur Conseiller fédéral Ueli Maurer,
bientôt libéré après le versement de la caution demandé par ces
brigands de grands chemins.
A Thierrens, se sont notamment succédé les discours de Francis
Jaunin, Pierre-André Pidoux, Fabrice Moscheni, Pascal Broulis,
Ueli Maurer et Toni Brunner. Jean-Luc Wulliamoz, petit-fils du
fondateur du P.A-I Albert Wulliamoz, a rendu un vibrant hommage
à son grand-père. Un homme à l’extraordinaire force de caractère
et un courage à la mesure de sa grande force physique.
Le Chœur mixte de Thierrens a apporté son concours dans
l’interprétation de quelques chants et hymnes vaudois et
national. L’homme-orchestre Guido a quant à lui animé le reste
de la soirée. Une plaquette historique, retraçant l’histoire de
l’UDC Vaud, de ses origines PAI en 1921 à nos jours a été mise
en vente. En voici un extrait.
Historique : 90ème anniversaire UDC Vaud
Souvenez-vous… Peu après la fin de la première guerre mondiale,
des hommes commencent à militer pour la défense des paysans.
Alors que le parti radical règne en maître dans les campagnes,
Albert Wulliamoz, de Bercher, réveille ces hommes restés dans
l’ombre de leur ferme. Des conférences sont organisées mais se
faire entendre est difficile, leurs opposants n’hésitent pas à
utiliser des mesures d’intimidation. Le politicien ne cède au
découragement, l’esprit de justice l’habite et convaincu que ses
frères paysans doivent retrouver la joie au travail et la
possibilité de se perfectionner il persévère dans son idée. Sa
foi chrétienne, son attachement à son pays et un grand sens de
la justice, en font non seulement un ardent défenseur des
paysans de la plaine et de la montagne mais un homme de cœur qui
voit dans la sécurité de l’ouvrier un moyen d’atteindre la
sécurité économique.
Le 13 janvier 1921 fut officiellement créé le parti
vaudois des Paysans, Artisans Indépendants (P.A.I.). Ce jour-là,
à Saint-Cierges, une assemblée porta le nouveau parti sur les
fonts baptismaux. Les paysans vaudois ont créé le PAI lorsqu’ils
s’aperçurent avoir été les victimes du système économique
d’avant guerre. Ils approuvèrent le besoin de prendre leur
destinée en mains, de se grouper pour mieux se défendre. Cette
prise de conscience collective balaya l’Europe de la France aux
Balkans. En Suisse le premier parti cantonal à voir le jour fut
le Parti paysan zurichois, en mars 1917 suivi en 1918 par la
création du parti bernois. Le parti vaudois aurait vu le jour en
1919 déjà, date témoin figurant sur le drapeau, si l’arrivée
inopinée du conseiller fédéral Ernest Chuard, rentré de Berne en
toute hâte, n’avait fait échouer cette tentative.
Extrait de la Feuille d’Avis de Lausanne du 3 février 1921 ;
Nous recevons de Martherenges la lettre suivante : «
Lundi 31 janvier, une assemblée d’environ 200 citoyens du cercle
de St-Cierges venus, malgré l’affreux temps de neige, de tous
les villages, s’est prononcée en faveur de la création dans le
cercle d’un parti agraire sur les bases suivantes : les citoyens
du cercle de St-Cierges, désireux de sauvegarder les intérêts de
l’agriculture et des branches de notre activité nationale qui
collaborent avec elle à la prospérité du pays, s’unissent en vue
de former un parti agraire. Hostiles à la lutte des classes, ils
apporteront l’appui de leur force à toutes les œuvres qui
concourent au développement moral, social et au bien-être
matériel de notre peuple. Animés d’un indéfectible amour envers
la patrie, défenseur de l’ordre social, ils s’opposeront à toute
tentative qui pourrait nuire à nos libres institutions. Leur
devise sera Pro Campagna. Le Rédacteur ajoute : Nous avouons que
la nécessité de ce nouveau parti ne se faisait pas sentir. Le
parti radical vaudois a défendu avec constance jusqu’ici les
intérêts de la campagne, en cherchant à ne pas les mettre en
opposition avec ceux des villes. La plupart des campagnards
vaudois lui continueront certainement leur confiance (RED).
Sous la houlette d’Albert Wulliamoz, le jeune parti accapare
rapidement l’attention du monde rural. Il envoie son chef au
conseil national en 1922, par le système proportionnel qui régit
cette élection et s’implante au Parlement cantonal dès 1925
comme parti avec quatre députés.
Dès sa fondation le PAI fait l’objet d’attaques violentes de la
part du grand parti gouvernemental radical, absolu et
autoritaire. Ses dirigeants craignent de perdre la majorité
absolue au Conseil d’Etat, au Grand Conseil et au sein de
l’électorat. Cette époque voit de nombreuses assemblées
contradictoires dans la campagne vaudoise. Le successeur de
Chuard au Conseil d’Etat, Ferdinand Porchet, se bat sur tous les
fronts, prend son bâton de pèlerin et tente de contenir les
progrès du parti agraire.
Mais le parti résiste. Nouveau succès aux élections fédérales de
1928, un deuxième conseiller national est élu et le colonel
Samuel Roulet de Missy rejoint Albert Wulliamoz dans la Berne
fédérale. Vinrent les élections fédérales de l’automne 1935 et
l’élection de Benjamin Schwaar. Un homme doué et énergique. Il
fonde diverses organisations agricoles tout en faisant une utile
propagande pour le parti paysan.
A l’époque des alliances dites compromettantes voient le jour!
L’attitude hostile des partis gouvernementaux amènent les
dirigeants PAI à conclure des alliances occasionnelles avec la
gauche. C’est ainsi que Samuel Roulet fut candidat au Conseil
d’Etat en 1934 et en 1938 sur une liste paysanne et ouvrière,
aux côtés de Paul Golay et Ernest Gloor conseillers nationaux
socialistes. Une autre alliance du genre en 1946, Albert
Potterat fut candidat au Conseil d’Etat avec Arthur Maret et le
docteur Jeanneret. Des alliances qui ne sont pas du goût de
certains officiers dans l’armée qui se distancent un peu du
parti.
L’entente vaudoise et le nouveau système électoral
marquent un tournant politique important. En 1958 une alliance
surprise est conclue entre le parti radical et le PAI et Albert
Brochon est porté sur une liste commune. A la suite de cette
nomination un arrangement est conclu entre les partis, radical,
libéral, P.A.I. et chrétien-social. Conformément aux engagements
pris au sein de l’Entente vaudoise, Marc-Henri Ravussin, est élu
premier conseiller d’Etat P.A.I. en 1962.
Naissance de l’UDC. Le P.A.I. fait peau neuve le 2 mars
1985, lors d’un congrès à Bercher. Le parti modifie sa
dénomination. Le sigle P.A.I disparait au regret de certains.
Désormais le parti s’appelle Union démocratique du centre (U.D.C.)
Une modification qui signifie l’alignement sur le Parti suisse.
La plaquette est disponible au secrétariat cantonal de l’UDC
(tél. 021 806.32.90) ainsi qu’au Greffe municipal de St-Cierges
au prix de 15 francs.
Dany Schaer
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