Entre le Gros-de-Vaud et La Broye
La cigogne, nous revient avec le printemps
Envolée sous des ciels plus cléments durant les mois d’hiver
la cigogne blanche effectue un long périple pour revenir chez
nous. Ses grandes ailes étendues et immobiles elle utilise le
courants aériens sur de grandes distances. Elle aime habiter les
régions de plaines, dans des zones humides et près des rivières.
Elle retrouve sa région de reproduction entre les mois de
février et mai.
Nous l’observons depuis des années dans la région de la Broye.
L’attente de son retour est synonyme de renouveau, de printemps
et de cycle de vie. Ces animaux migrateurs volent jusqu’à 378 km
par jour sur environ 80 jours. La cigogne peut monter jusqu’à
4500 mètres d’altitude en utilisant les courants à sa guise. Ce
merveilleux ballet aérien n’est pas sans danger. Electrocutées,
chassées en Afrique, empoisonnées par les pesticides contenus
dans les insectes qu’elles mangent, très peu d’entre elles
parviennent à l’âge de trois ans. Les plus chanceuses nichent
dans toute l’Europe centrale. En fait le destin de la cigogne
est lié à celui de l’homme. Elle le suit dans les endroits où le
déboisement offre des milieux ouverts, des terres agricoles où
l’eau est bien présente. On peut la trouver jusqu’à 600 m
d’altitude.
La parade nuptiale est accompagnée d’un son particulier. On dit
qu’elle craquette. La cigogne produit ce bruit en ouvrant et
refermant rapidement son bec de plus en plus fort et en tenant
la tête en arrière sur le dos. Les nuances varient selon la
situation. Lent lors de la reproduction ou rapide en cas de cri
d’alarme. Les petits, pépient pour réclamer leur nourriture. La
fabrication du nid revient au mâle qui attend ensuite l’arrivée
de la femelle. Les couples sont unis à vie et il n’y a qu’une
ponte par an. Le couple couve entre 3 à 5 œufs sur une période
de 34 jours. Ensuite les deux parents nourrissent les petits
(cigogneaux) qui seront autonomes à l’âge de deux mois. Une
cigogne peut vivre de 15 à 20 ans.
Le nid est constitué de branches, foin, mousse, papiers divers
et même parfois de tissus. Le tout mêlé à des mottes de terre et
de l’herbe. Les anciens nids sont réutilisés et agrandis au fur
et à mesure des ans. Les cigognes privilégient les grands
édifices, églises, châteaux, mais aussi de grands arbres.
La cigogne meuble nos livres de contes et légende. Symbole de
fertilité elle a donné l’image de bébés apportés par une cigogne
blanche aux jeunes parents. En Chine elle est censée vivre plus
de mille ans et dans le Maghreb elle est vénérée. Chez nous, son
retour nous annonce le printemps et son vol nous émerveille.
L’histoire de Max, la cigogne munie d’une balise et décédée en
décembre 2012 près de Madrid, nous a familiarisés avec son
espèce. Cette grande voyageuse vit dans le voisinage de l’homme
tout en préservant son indépendance et son mystère. C’est une
espèce protégée en Europe.
Dany Schaer
L’Echo du Gros-de-Vaud Février 2014

Voir aussi: [Reportage 2020] [Reportage 2019]
[Reportage 2018] [Reportage 2017]
[Reportage 2015] [Reportage 2013]
[Reportage 2012]
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