Entre le Gros-de-Vaud et La Broye
Les cigognes sont de retour
Malgré le temps frais de ces dernières semaines,
elles reviennent comme chaque année à partir de mi-février.
Envolée sous des ciels plus cléments durant les mois d’hiver la
cigogne blanche effectue un long périple pour revenir chez nous
où elle retrouve sa région de reproduction.
Nous l’observons depuis des années dans la région de la Broye.
L’attente de son retour est synonyme de renouveau, de printemps
et de cycle de vie. Ces animaux migrateurs volent jusqu’à 378 km
par jour sur environ 80 jours. La cigogne peut monter jusqu’à
4500 mètres d’altitude en utilisant les courants à sa guise. Ce
merveilleux ballet aérien n’est pas sans danger. Electrocutées,
chassées en Afrique, empoisonnées par les pesticides contenus
dans les insectes qu’elles mangent, très peu d’entre elles
parviennent à l’âge de trois ans. Les plus chanceuses nichent
dans toute l’Europe centrale. En fait le destin de la cigogne
est lié à celui de l’homme. Elle le suit dans les endroits où le
déboisement offre des milieux ouverts, des terres agricoles où
l’eau est bien présente. On peut la trouver jusqu’à 600 m
d’altitude.
Dès son arrivée dans nos régions la cigogne se
met au travail. Construire le nid, souvent elle retrouve celui
de l’année précédente qu’il reste à améliorer. La saison des
amours approche et déjà l’on entend son cri (elle craquette)
durant la parade nuptiale tout en ouvrant et refermant le bec
tenant la tête en arrière penchée sur le dos. Un son nuancé,
lent durant la reproduction ou rapide en cas de cri d’alarme.
Ces derniers jours, des couples mais aussi de nombreux mâles
sont déjà arrivés et attendent que la femelle les rejoigne. Nous
en avons dénombré plus d’une quarantaine en ce début du mois de
mars.
Le nid est constitué de branches, foin, mousse, papiers
divers et même parfois de tissus. Le tout mêlé à des mottes de
terre et de l’herbe. Les anciens nids sont réutilisés et
agrandis au fur et à mesure des ans. Les cigognes privilégient
les grands édifices, églises, châteaux, mais aussi de grands
arbres.
Cette grande voyageuse vit dans le voisinage de
l’homme tout en préservant son indépendance et son mystère.
C’est une espèce protégée en Europe. Dans un prochain reportage
nous vous parlerons des amours, des naissances et l’incessant
travail de nourrissage des parents avant le départ à la fin de
l’été pour la grande migration.
Dany Schaer
Paru dans le Journal de Moudon et l'Echo du Gros-de-Vaud le 13 mars 2015
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